Pénurie de carburants : après la suspension de la grève à la raffinerie TotalEnergies de Normandie, quels effets sur les stations-services ?
Il n'y a plus aucun gréviste ce mardi matin à la raffinerie TotalEnergies à Gonfreville-l'Orcher (Seine-Maritime), annoncent la direction et la CGT de la plateforme, selon les informations de France Bleu Normandie. C'était la dernière raffinerie française à maintenir le mouvement de grève contre la réforme des retraites, entamé le 7 mars dernier. En assemblée générale, mardi 11 avril, les salariés ont voté la fin du mouvement.
Les expéditions et les transferts ont pu redémarrer dès mardi 11 avril, mais "la reprise de la production peut prendre quelques jours", précise la direction de TotalEnergies à France Bleu Normandie. La plateforme était en "arrêt froid" depuis le 21 mars, les unités vont redémarrer progressivement, une opération qui peut durer une à deux semaines.
Quel impact sur les pompes ?
Le syndicat Mobilians, qui représente 5 800 stations traditionnelles hors grande distribution, a prédit une amélioration dans les stations-services dès mercredi 11 avril, en milieu de journée. Les livraisons depuis la raffinerie de Gonfreville, en Normandie, ont repris progressivement : le site dessert les dépôts de carburants d'Île-de-France et du Centre-Val-de-Loire, via des pipelines, ce qui explique pourquoi ces deux régions sont les plus touchées par des tensions.
Pour autant, si la situation va s'améliorer, le retour à la normale n'est pas pour tout de suite. La production va mettre une à deux semaines pour redémarrer à Gonfreville. Surtout, la CGT a lancé un nouvel appel à la grève pour jeudi 13 avril dans toutes les raffineries. Au niveau national, l'intersyndicale a appelé à une 12e journée de grèves et de manifestations contre la réforme des retraites, à la veille d'une décision très attendue du Conseil constitutionnel sur ce texte. S'il est très suivi, il risque de retarder encore un peu les livraisons et la production.
12% des stations en tension
Les tensions ont augmenté à nouveau dans les stations-services à la sortie du week-end de Pâques. Selon les chiffres de l'Ufip (Union francaise des industries pétrolières), 12 % d'entre elles manquent d'au moins un carburant. Les régions les plus affectées reste l'Ile-de-France (avec 40% de stations impactées), le Centre-Val-de-Loire (33%), les Pays de la Loire (19%) et la Normandie (15%).
Mais ce sont en réalité des chiffres en trompe-l'œil, "biaisés", selon Francis Pousse, le président de la branche stations-services du syndicat Mobilians. Selon lui, l'augmentation des tensions est uniquement due à ce premier week-end prolongé. D'un côté, beaucoup de Français ont pris leur voiture, pour partir en week-end, aller voir leur famille, et ont donc consommé plus de gazole et d'essence que d'habitude, avance-t-il ; et de l'autre côté, il n'y a pas eu de livraison de carburant dans les stations-services dimanche dernier - comme tous les dimanches - ni lundi, puisque c'était un jour férié. Les cuves se sont donc rapidement vidées.
Un avis partagé par l'Ufip, contacté par franceinfo, qui assure que "la situation n est pas inquiétante en sortie d'un grand week-end, comme celui de Pâques", qui précise que "tous les dépôts fonctionnent normalement" et que "donc la situation va désormais s'améliorer rapidement".
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