Pénurie de carburant : "On ne négociera pas les salaires sans la CGT", prévient la CFDT TotalEnergies
Le syndicat non gréviste participera à la réunion organisée par le groupe mais prévient qu'il ne négociera pas l'augmentation des salaires sans la CGT. "Ce serait un déni de démocratie", estime Geoffrey Caillon, coordinateur CFDT sur franceinfo.
La réquisition des personnels d'Esso-ExxonMobil annoncé mardi 11 octobre par la Première ministre Elisabeth Borne afin de débloquer les dépôts de carburants du groupe "est un échec du dialogue social", regrette le coordinateur de la CFDT TotalEnergies, Geoffrey Caillon, ce mercredi sur franceinfo.
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La CFDT participera malgré tout à la réunion organisée par TotalEnergies avec les syndicats non-grévistes ce mercredi, mais le syndicaliste prévient : "On ne négociera pas les salaires chez TotalEnergies sans la CGT. Ça, ce serait un déni de démocratie."
Pensez-vous que la réquisition des personnels grévistes pour faire fonctionner les dépôts soit une bonne solution ?
C'est un échec du dialogue social d'arriver à ce type de mesure. On ne fait que, dans la période actuelle de crise, opposer les catégories de salariés, les salariés et les citoyens entre eux. Cette situation ne fait que s'aggraver avec des oppositions. C'est déplorable pour le syndicalisme, c'est déplorable pour le dialogue social en France.
Le groupe TotalEnergie convie les syndicats non-grévistes à une réunion ce mercredi. Allez-vous y aller ?
Hier, on a adressé un courrier à notre PDG pour lui demander d'avancer les négociations salariales qui sont l'objet de la discorde actuellement, la réponse a été qu'ils étaient prêts à convoquer une réunion de négociation s'il y avait une levée du mouvement de grève chez TotalEnergies. Hier soir, on découvre avec stupeur que finalement ils ont pris une autre initiative, qui est de convoquer une réunion de concertation pour "échanger sur la crise actuelle". À la CFDT, on n'a pas la politique de la chaise vide, on ira à cette réunion, mais pour rappeler une somme d'éléments à la direction et surtout pour essayer d'apaiser et de trouver un compromis. La solidarité, ce n'est pas une somme de positions divergentes, c'est la recherche de l'intérêt général et d'un compromis acceptable.
Auriez-vous préféré que tous les syndicats soient conviés à cette réunion ?
Nous, c'est ce qu'on souhaite de nos vœux. Ce qu'on souhaite, c'est qu'on soit tous autour d'une table et qu'on trouve une solution et un compromis. Ça veut dire qu'on n'obtient pas tout ce que l'on souhaite obtenir mais qu'on trouve un compromis dans l'intérêt général. L'intérêt général doit prévaloir sur l'ensemble de cette situation. (…) On est 14 000 salariés concernés, tous n'ont pas le même avis et tous n'ont pas le même positionnement.
Je crois qu'il faut qu'on trouve une position de sortie parce qu'on ne peut pas continuer dans cette situation-là, parce que ça a pris des proportions qui vont à l'extérieur de l'entreprise et qui touchent la France entière.
Geoffrey Caillon, coordinateur CFDTà franceinfo
Maintenant, on ne négociera pas les salaires chez TotalEnergies sans un syndicat qui est représentatif, et donc on ne négociera pas les salaires chez TotalEnergies sans la CGT. Ça ce serait un déni de démocratie, on ne pourra pas accepter une solution de ce type-là, ce n'est pas l'objet de cette réunion.
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