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Carburant : "La situation de l’essence va nettement s’améliorer dans les jours à venir", assure un représentant des stations-service

En France, environ 17% des stations-service rencontrent encore des difficultés d’approvisionnement, notamment en essence.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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La CGT a annoncé mercredi 2 novembre la fin de la grève à la raffinerie TotalEnergies de Gonfreville, en Normandie. Photo d'illustration. (BENJAMIN CREMEL / AFP)

Après l’annonce de la fin de la grève à la raffinerie TotalEnergies de Gonfreville (Seine-Maritime),"la situation de l’essence va nettement s’améliorer dans les jours à venir", a rassuré mercredi 2 novembre sur franceinfo Francis Pousse, président de la branche stations-service et énergies nouvelles du syndicat professionnel Mobilians.

franceinfo : Le redémarrage de la raffinerie de Gonfreville va-t-il régler le problème d’approvisionnement des stations ?

Francis Pousse : Ce problème d’approvisionnement touche essentiellement la région parisienne et Auvergne Rhônes-Alpes. Traditionnellement nous sommes autosuffisants, c'est-à-dire que la France produit l’essence qu’elle consomme, le reste est exporté, à l’inverse du diesel. Ces raffineries nous faisaient défaut donc c’est une bonne nouvelle. Il faut environ 15 à 20 jours pour redémarrer une raffinerie mais on bénéficie déjà des stocks de la raffinerie en partie bloquée auparavant. Ils vont permettre d’alimenter l’ensemble du réseau français dès maintenant. Tout porte à croire que la situation de l’essence va nettement s’améliorer dans les jours à venir.

Les Français qui sont partis auront-ils du carburant pour rentrer ?

Oui il y en aura même certainement plus que quand ils sont partis. Depuis une dizaine de jours, la situation s’améliore de jour en jour, notamment sur les grands axes pénétrants. Les stations sur les autoroutes ont très peu souffert de ruptures. Elles sont considérées comme prioritaires, les sociétés d’exploitation (souvent des compagnies pétrolières ou des distributeurs), qui les alimentent ont une obligation de maintien de service.

Quelles leçons faut-il retenir de ces 36 jours de grève à Gonfreville ?

On n'est pas prêt à se passer de produits fossiles, mais il le faudra. Alors pour cela, nous devons procéder à une transition plus douce, notamment sur la fin du moteur thermique en 2035. Et pour le moment, je ne vois pas comment on pourra y arriver sereinement. Il faut regarder les énergies disponibles ou qui seront disponibles, je pense par exemple au carburant de synthèse, qui pourrait être vertueux d’un point de vue environnemental. Pour cela il faut laisser la possibilité technique aux fabricants d’automobiles.

Comment les stations-service se préparent-elles à l'urgence climatique ?

On commence à installer des bornes électriques. Le problème c’est qu’aujourd’hui, il n’existe pas vraiment de modèle économique. Par exemple, on ne sait pas combien peut rapporter une borne sur un an. C’est aussi un investissement : une borne rapide, c’est 100 000 euros, pour un revenu inconnu sur le moment. Pour mailler le territoire efficacement il nous faut des aides de l'État. À l’avenir, on vendra des énergies nouvelles, mais en parallèle, il faut continuer à vendre ces énergies fossiles, le parc de véhicules à moteur thermique ne va pas s’éteindre comme ça. Il manque quelques dizaines de milliers de bornes par rapport aux engagements de l'État. Pourtant, le réseau de stations-service est complètement approprié pour recevoir ce type d’investissement.

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