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Air France : la direction accepte de négocier des hausses de salaires, les syndicats maintiennent la grève

Après six jours de grève, la direction d'Air France invite les syndicats à négocier pour 2019 et 2020, alors que les organisations réclament une hausse de 6% des salaires.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des salariés d'Air France, en grève, le 22 février 2018. (JULIEN MATTIA / NURPHOTO / AFP)

Une "main tendue", mais fraîchement accueillie, à la veille d'une septième journée de grève. La direction d'Air France a proposé aux syndicats, mardi 10 avril, l'ouverture rapide d'une négociation sur les salaires couvrant la période de 2019 à 2021. La compagnie aérienne espère ainsi sortir d'un conflit dont le coût est évalué à 170 millions d'euros.

Alors que les syndicats réclament une augmentation de 6% des salaires, la direction d'Air France a annoncé, dans un message interne à l'ensemble de ses salariés, inviter les syndicats à négocier, dès jeudi, un accord triennal pouvant inclure, en 2018, une revalorisation de 2% des grilles salariales, contre 1% en deux temps prévu jusqu'à présent. "Je veux croire que les organisations syndicales [saisiront] cette main tendue", a commenté Franck Terner, directeur général de la compagnie, auprès de journalistes.

Ne pas lever les préavis de grève déposés, alors que nous serions en négociation, serait incompréhensible

Franck Terner, directeur général d'Air France

AFP

Pour la direction, accorder 6% d'augmentation est impossible au regard des résultats d'Air France qui, même s'ils "se sont largement améliorés" en 2017, restent "assez fragiles". "Nous ne pouvons pas brutalement augmenter de 240 millions nos coûts", plaide Franck Terner.

"Pas sérieux"

Sollicités par l'AFP, les syndicats de pilotes, le SNPL et le Spaf, ont peu goûté cette communication. "Nous aurions aimé l'apprendre autrement que par un mail adressé à tous les personnels", a réagi Grégoire Aplincourt, président du deuxième syndicat de pilotes (Spaf). "On a essayé de convaincre notre direction qu'elle avait plus d'intérêts à conduire des négociations dans le calme, loin des médias et des pressions d'une grève. Et on a obtenu un refus", a aussi expliqué Philippe Evain, patron du SNPL, majoritaire dans les cockpits d'Air France, à franceinfo.

Nous maintenons les journées de grève prévues, celles de ce mercredi, puis du 17, du 18, du 23 et du 24 avril.

Philippe Evain, président du SNPL

à franceinfo

Selon lui, le dirigeant de la compagnie "propose de lever le conflit" sans rien obtenir de concret en échange. "C'est vraiment pas sérieux et pas à la hauteur de la problématique""On en est au sixième jour de grève et, là, monsieur Terner nous propose de revenir au départ en nous parlant de négociations. C'est non."

Pour le président du syndicat, "le courriel de monsieur Terner n'est pas une négociation, c'est un monologue. Il montre que justement il n'y a aucune négociation à Air France. (…)  Là, monsieur Terner nous propose d'hypothéquer l'avenir : une négociation sur 2019 et 2020, mais nous, nous demandons un rattrapage", conclut Philippe Evain.

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