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Violences à Paris : "Le gouvernement ne pouvait pas dire qu’il ne savait pas" estime Bruno Retailleau (LR)

Le sénateur Bruno Retailleau estime que le gouvernement doit rendre des comptes après les violences survenues samedi à Paris lors de la manifestation des "gilets jaunes".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le sénateur Les Républicains Bruno Retailleau, le 5 février 2019. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Le sénat met la pression sur l’exécutif après les violences de samedi sur les Champs-Elysées en marge des manifestations des "Gilets jaunes". Les ministres de l’Intérieur et de l’Économie sont convoqués mardi 19 mars. Pour le chef de file des sénateurs LR, Bruno Retailleau, ils doivent "rendre des comptes". "Le gouvernement ne pouvait pas dire qu’il ne savait pas", dénonce-t-il dimanche 17 mars sur franceinfo.

franceinfo : Pourquoi ces convocations ?

Bruno Retailleau : Parce qu’ils doivent rendre des comptes. Je crois que le sentiment le plus partagé en France, c’est l’écœurement. Les Français sont totalement scandalisés. Le gouvernement ne pouvait pas dire qu’il ne savait pas. Ça fait le 18ème acte, ça fait 18 semaines que cette chienlit dure. On a eu en plus le 8 décembre des opérations un peu similaires de "Black blocks" et d’émeutiers et on savait depuis la semaine dernière, depuis que le renseignement territorial avait fait son travail, que samedi serait sans doute une rencontre dangereuse, beaucoup plus dangereuse que les actes précédents.

Et pour autant, on a assisté de nouveau en spectateur, à des scènes de pillages, à des Champs-Élysées saccagés, des commerces pillés, des voitures de police, de gendarmes qui ont été attaquées et une femme et une fillette qui l’ont échappé belle. Ça ne peut plus continuer.

Dans quelles conditions vont se dérouler ces auditions ?

Elles vont se dérouler comme à l’habitude. On va les recevoir successivement et nous devons leur poser des questions. [Seront-elles publiques ?] On tranchera demain. J’ai ma préférence. Je pense qu’il vaudrait beaucoup mieux qu’elles soient publiques, exactement comme la commission d’enquête sur l’affaire Benalla.

On voit bien qu’il y a un problème. Le président de la République va recevoir lundi les propositions du Premier ministre qui admet des dysfonctionnements. C’est incroyable ! On attend le 18e acte pour reconnaître des dysfonctionnements. Les Français ne demandent pas à Emmanuel Macron de débattre mais ils lui demandent de combattre les émeutiers, les casseurs.

L’application de la loi anticasseurs dont vous êtes à l’origine aurait-elle pu empêcher les violences hier ?

Bien sûr. Vous savez que les suites judiciaires de ces opérations sont profondément décevantes. Sur les plus de 8 000 gardés à vue, vous en avez 5% qui sont réellement incarcérés. Pourquoi ? Parce que dans le droit pénal français, vous devez prouver le lien entre l’identité et la commission de l’acte délictuel ou criminel pour être condamné. Le problème est que lorsque vous dissimulez votre identité, les juges n’ont plus ces moyens-là. Dès que la loi sera promulgable, croyez-moi que si on pouvait condamner tous ceux qui se dissimulent le visage, ça en refroidirait plus d’un.

Et puis, il y a aussi la doctrine du maintien de l’ordre. Je pense qu’on a un maintien de l’ordre très classique. Le problème c’est qu’on a en face des émeutiers, des gens qui sont proches de l’insurrection, des "Black blocks" qui ont en réalité des modes d’intervention de guérilla, paramilitaire, et il faut face à ces dangers-là, cette nébuleuse extrémiste, anarchisante, il faut impérativement changer la doctrine d’utilisation des forces de l’ordre.

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