: Vidéo "Gilets jaunes" : "Évidemment il y a un pilote à Matignon", défend Nicole Belloubet après le revirement du gouvernement
La ministre de la Justice est revenue sur le rétropédalage du gouvernement, qui a annulé les mesures annoncées en novembre, avant de les maintenir.
"Évidemment il y a un pilote à Matignon", a affirmé mercredi 19 décembre sur franceinfo la ministre de la justice. Nicole Belloubet était interrogée sur les annonces contradictoires du gouvernement mardi, indiquant d'abord supprimer une partie des premières mesures accordées en novembre en réponse au mouvement des "gilets jaunes" avant de se raviser, trois heures plus tard. Un revirement analysé par de nombreux commentateurs comme un nouveau couac de l'exécutif.
"Le Premier ministre est là, il fait tout à fait remarquablement son travail. Ce qui importe, c'est que les mesures soient maintenues, telles que le Premier ministre les avait annoncées", a défendu Nicole Belloubet. Elle a affirmé que cela ne l'intéressait pas de savoir ce qu'il s'était passé, pour que deux annonces contradictoires puissent intervenir à moins de trois heures d'intervalle. "Qu'est-ce qui intéresse les Français ? Que ces mesures soient effectivement mises en œuvre", s'est contentée de dire Nicole Belloubet.
"Aucune récupération de l'Élysée" du grand débat national
La ministre de la Justice a également répondu aux critiques sur le délai d'organisation du débat citoyen visant à mettre un terme à la crise des "gilets jaunes", en expliquant que le gouvernement voulait un débat "efficace" au sein duquel les Français puissent "s'exprimer vraiment".
C'est très compliqué d'organiser un débat si on veut vraiment que les gens participent.
Nicole Belloubetà franceinfo
La garde des Sceaux était reçue à l'Élysée mardi 18 décembre avec neuf autres ministres pour une réunion sur les modalités de ce débat. Elle a assuré que le débat aurait lieu en deux phases distinctes. "Une première phase jusqu'au 10 janvier, qui a lieu aujourd'hui, via des débats spontanés qu'organisent des maires - et dont les remontées sont d'ailleurs analysées - et puis à partir du 10 janvier, nous proposerons des débats cadrés autour des quatre thèmes qui ont été déjà précisés", a expliqué la ministre.
Selon Nicole Belloubet, le gouvernement envisage de proposer pour la deuxième phase du projet, des "kits d'éléments d'information" aux citoyens qui le voudraient, dans le cadre de ce débat plus cadré. Mais la ministre a, à son tour, démenti que l'exécutif veuille avoir la mainmise sur le débat, comme l'ont dénoncé plusieurs membres de la Commission nationale du débat public (CNDP). "On a toujours dit que la CNDP servirait de point d'appui, mais il n'y a aucune récupération de l'Élysée", a affirmé Nicole Belloubet.
Le référendum d'initiative populaire, un outil à manier "avec précaution"
La garde des Sceaux s'est dite favorable à ce que la question d'un référendum d'initiative populaire soit évoquée dans ce débat, tout en laissant entendre sa réticence sur un référendum qui permettrait de défaire les lois votées à l'Assemblée.
"C'est une question qui peut se poser. À titre personnel, moi je n'ai pas envie que l'on revienne sur l'ensemble des lois qui ont été adoptées par le gouvernement actuel", a avancé Nicole Belloubet. "Il ne faut pas opposer démocratie participative et démocratie représentative", a-t-elle estimé, qualifiant le référendum "d'outil qu'il faut manier avec précaution".
La ministre de la Justice a également avancé l'idée que le Conseil constitutionnel puisse contrôler sa mise en œuvre. "Le socle de notre démocratie, ce sont les droits fondamentaux. Il faut bien que quelqu'un contrôle qu'il n'y soit pas porté atteinte", a dit la garde des Sceaux.
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