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Politiques, intellectuels, journalistes... Ils s'indignent après les insultes antisémites proférées à l'encontre d'Alain Finkielkraut

Le philosophe et écrivain a été injurié et menacé lors d'une manifestation de "gilets jaunes" à Paris, samedi. Alors que le parquet de Paris a ouvert une enquête, l'ensemble de la classe politique et intellectuelle a condamné cette agression verbale.

Article rédigé par franceinfo
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Le philosophe et essayiste, Alain Finkielkraut, pose au sein de la librairie de l'Académie française, le 1er décembre 2016. (ERIC FEFERBERG / AFP)

Une classe politique unanime, des associations vent debout, des intellectuels et des journalistes indignés... Tous ont réagi avec virulence après les insultes (dont certaines étaient antisémites) qui ont visé, samedi 16 février, le philosophe et écrivain, Alain Finkielkraut, lors d'une manifestation des "gilets jaunes" à Paris. "Sale sioniste de merde, tu vas mourir !", "dégage !", ont hurlé des manifestants à l'encontre de l'académicien. "Nique ta mère !", a lancé un autre, tandis que des personnes ont crié "Palestine !". Dans le brouhaha, on entend d'autres insultes proférées, notamment "sale race" et, plus indistinctement, des injures qui ressemblent à "sale juif". Dimanche, le parquet de Paris a ouvert une enquête pour "injure publique en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion". Franceinfo répertorie les principales réactions après cette bordée d'injures.

Les réactions du gouvernement et d'Emmanuel Macron

Le chef de l'Etat a réagi en début de soirée aux injures visant le philosophe. "Fils d’émigrés polonais devenu académicien français, Alain Finkielkraut n’est pas seulement un homme de lettres éminent mais le symbole de ce que la République permet à chacun", a d'abord écrit sur Twitter Emmanuel Macron, avant d'ajouter : "les injures antisémites dont il a fait l’objet sont la négation absolue de ce que nous sommes et de ce qui fait de nous une grande nation. Nous ne les tolérerons pas."

Le président de la République a été rejoint par plusieurs membres du gouvernement qui condamnent tous unanimement "ce déferlement de haine" qui "est tout simplement insupportable", selon les mots du ministre de l'Intérieur.

"Nous devons être rassemblés et forts face à ces haineux, racistes et antisémites, qui menacent la République et notre démocratie", a, de son côté, déclaré, le ministre de la Culture.

Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a lui évoqué "la bête immonde tapie dans l'anonymat d'une foule".

Dimanche matin, c'était au tour de Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, de faire part de son "écœurement et dégoût face à ces images révoltantes".

Les réactions de la classe politique

De gauche comme de droite, les responsables politiques ont unanimement dénoncé cette agression verbale. "Ceux qui piétinent la dignité de nos compatriotes et salissent notre pays me trouveront toujours sur leur route", a écrit le patron de LREM, Stanislas Guerini, en appelant à se retrouver mardi au rassemblement contre l'antisémitisme

Le président des Républicains, Laurent Wauquiez, a lui parlé "d'abjects crétins", tout en se demandant : "quand ouvrirons-nous les yeux ?"

De son côté, Olivier Faure, patron des socialistes, a dénoncé une "inadmissible, intolérable, insupportable agression antisémite d'A.Finkielkraut".  

Marine Le Pen a, elle, fait le rapprochement entre "l'agression d'Alain Finkielkraut" et "la tentative d'infiltration du mouvement des 'gilets jaunes' par l'extrême gauche antisémite"

Du côté de la France insoumise, des personnalités de la formation ont réagi.

Jean-Luc Mélenchon, lui, n'est sorti de son silence que dimanche après-midi. Il a souligné être "avec" les "gilets jaunes" qui ont défendu le philosophe.

Les réactions des intellectuels, syndicats et associations

Outre les politiques, de nombreux intellectuels et journalistes ont réagi à ces insultes. "Puisse cette scène hallucinante pulvériser les derniers restes de l’impunité médiatique dont jouissaient les 'gilets jaunes'", a écrit l'intellectuel Bernard-Henri Lévy tandis que l'essayiste Raphaël Glucksmann a lui demandé à ce que cette "agression antisémite" nous fasse "réagir"

"Mais quelle honte !" s'est indignée la journaliste Anne Sinclair.

Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a dénoncé "un nouvel acte odieux".

La Licra a enfin annoncé, dimanche, son intention de saisir la justice.

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