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Mobilisation des "gilets jaunes" : "Il ne faut pas imaginer qu’on va sortir de cette crise par un match police-gilets jaunes"

Le secrétaire général du syndicat des commissaires de la police nationale estime que la France ne sortira "de cette crise que par une réponse politique".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un cordon de police sur les Champs-Elysées à Paris, le 22 décembre 2018. (NATHANAEL CHARBONNIER / FRANCEINFO)

"Il ne faut pas imaginer qu’on va sortir de cette crise par un match police-gilets jaunes. On ne peut sortir de cette crise que par une réponse politique", a réagi sur franceinfo, dimanche 27 janvier, David Le Bars, secrétaire général du syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN), après la onzième journée de mobilisation samedi. Le secrétaire général du SCPN estime qu'il "faudra tirer les leçons de tout ça. Il faut que la France soit en mesure de mettre en face de ces casseurs des forces de l’ordre modernes, avec les bons moyens."

franceinfo : L'IGPN a été saisie après la blessure d'un "gilet jaune", Jérôme Rodrigues, lors de la manifestation samedi à Paris. Comment va faire la police des polices pour déterminer l’origine de la blessure ?

David Le Bars : Il faut avoir confiance en l’IGPN qui a dû déjà saisir les images de vidéosurveillance très nombreuses. Ces images de vidéosurveillance sont de très bonne qualité et je pense que l’IGPN sera parfaitement en mesure de dire ce qu'il s’est passé et de dire quel est le type de projectile qui est arrivé sur M.Rodrigues. Le travail de l’IGPN c’est essentiellement d’utiliser la vidéo-protection de la ville de Paris, les auditions, les témoignages et aussi les déclarations des policiers qui font des rapports après utilisation de chaque arme. Ils vont être auditionnés et on en saura rapidement plus.

Faut-il interdire ce type d’armes pour éviter ce type d‘événement ?

En termes d’armes intermédiaires, il existe trois types de grenades et ce fameux LBD. Donc si un débat devait avoir lieu pour retirer les armes intermédiaires, je pose la question : qu’est-ce qu’on attend de notre police demain pour faire face à ces mouvements extrêmement violents si on retire les armes intermédiaires ? On aura deux conséquences : soit du contact direct entre la police et la population, soit un usage d’autres armes, mais sur les armes intermédiaires on n’a rien d’autre, en dehors des canons à eau.

Avez-vous les moyens d’agir dans ce type de manifestations très violentes ?

Il faut savoir s’autocritiquer. Il faut être capable d’accepter le fait que la répression de ces mouvements violents passe par des violences légitimes. Il faudra tirer les leçons de tout ça. Et penser à former une police pour faire face aux mouvements qui vont sans doute durer à l’avenir. Il faut que la France soit en mesure de mettre en face de ces casseurs des forces de l’ordre modernes, avec les bons moyens.

Y-a-t-il une exaspération depuis plus de deux mois ?

Il y a également le mot injustice qui revient dans les rangs des forces de l’ordre. Il ne faut pas imaginer qu’on va sortir de cette crise par un match police-gilets jaunes. On ne peut sortir de cette crise que par une réponse politique. Les forces de l’ordre sont là, uniquement, pour endiguer les violences. On craint une opposition avec ceux qui sont extrêmes. D’ailleurs, plus les manifestations baissent [en nombre], plus les groupes d’extrémistes sont facilement visibles et identifiables, des groupuscules qui eux cherchent les incidents.

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