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"Je suis un 'bobo parisien' donc je ne peux pas vraiment juger les 'gilets jaunes'"

Voitures incendiées, commerces vandalisés, les habitants du 8e arrondissement de Paris ne reconnaissent plus leur quartier.

Article rédigé par franceinfo, Edouard Marguier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une barricade érigée par des manifestants à Paris le 8 décembre 2018. (LEON TANGUY / MAXPPP)

L'acte III des "gilets jaunes" avait choqué les riverains, l'acte IV les a irrités. Samedi 8 décembre, le quartier des Champs-Elysées à Paris a à nouveau subi des dégradations. Des dégâts moindres si l'on les compare à ceux du samedi précèdent, mais qui n'empêchent pas la maire Les Républicains du 8e arrondissement de Paris, Jeanne d’Hauteserre, d'évoquer "des scènes de chaos". 

Par sécurité j'ai préféré partir cette fois

Une habitante du quartier

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Près de la rue de Rivoli, certains habitants sont excédés, notamment par les rues restées fermées une bonne partie de la journée sur ordre de la police. Philippine ne reconnait plus l'endroit où elle vit : "Normalement c'est le quartier le plus sûr et là ça craint". La veille de la manifestation, cette jeune femme est allée dormir chez sa soeur dans le 15e arrondissement de Paris car elle a mal vécu les scènes de violence de la semaine dernière. "Dans tout le quartier il y avait des casseurs partout donc par sécurité j'ai préféré dormir ailleurs." 

Gauthier, le beau-frère de Philippine a dû s'organiser : "On est forcement obligé de dormir les uns chez les autres pour dormir en sécurité. Cette ambiance agitée n'a effectivement rien à voir avec "celle de noël qu'il y a habituellement à cette époque de l'année" remarque le Parisien. 

Je suis un 'bobo parisien' donc je ne peux pas vraiment juger les 'gilets jaunes'

Xavier, habitant du quartier

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Certains habitants, comme Xavier, reconnaissent que les raisons de cette mobilisation leur échappe. "On se croirait dans un pays en guerre civil alors qu'on est quand même en état de démocratie. Mais je suis dans une possition de 'bobo parisien' donc c'est une violence sociale qu'on ne comprends pas."


Un autre habitant du quartier, Amaury, explique lui comprendre cette colère : "ils viennent dans ce quartier là, qui représente le pouvoir la richesse pour se faire entendre." C'est la raison pour laquelle ce retraité est allé sur les Champs-Elysées, sans porter de gilet jaune mais avec l'objectif d'apporter son soutien aux manifestants.

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