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"Gilets jaunes" : on vous explique pourquoi autant de personnes ont été interpellées à Paris et ses alentours

En début de soirée, 920 personnes avaient déjà été arrêtées, dont certaines avant même d'atteindre la capitale. 

Article rédigé par Catherine Fournier
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Des policiers appréhendent un manifestant en marge de la mobilisation des "gilets jaunes" à Paris, le 8 décembre 2018. (CHRISTIAN HARTMANN / REUTERS)

Le chiffre grossit d'heure en heure. En début de soirée, 920 personnes ont déjà été interpellées en marge de "l'acte 4" de la mobilisation des "gilets jaunes" à Paris, samedi 8 décembre. C'est deux fois plus que samedi dernier, avec 412 personnes arrêtées au total. 

Cette journée s'annonçant particulièrement violente, la préfecture de police de Paris a mis en place une stratégie visant à filtrer les individus avant même qu'ils ne gagnent la capitale. Objectif : tenter d'éviter les débordements redoutés.

>> Suivez en direct "l'acte 4" de la mobilisation des "gilets jaunes" samedi à Paris et dans les grandes villes 

"Certaines personnes étaient identifiées et signalées en raison de leurs appels à la violence sur les réseaux sociaux. Elles étaient donc frappées par un interdit préfectoral, prohibant leur accès aux zones de manifestation", explique une source policière à franceinfo. Une information confimée par Laurent Nunez, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Intérieur, sur le plateau du 13 heures de France 2 samedi : "Les services de police judiciaire ont travaillé pour confondre les auteurs d'exaction et de menaces, interpellés tout au long de la semaine et au petit matin", a-t-il explique. Au total, "29 meneurs, membres de l'ultradroite ou de l'ultragauche ou de la frange radicalisée des gilets jaunes" ont été interpellés, a-t-il précisé. 

Des boules de pétanque et des couteaux 

Des contrôles ont également été menés, toujours via un arrêté pris par la préfecture ou sur réquisition du procureur de la République, aux péages situés autour de Paris et dans les gares de la capitale, pour procéder à une fouille des sacs et des véhicules et saisir des armes ou des objets. "Plus de 5 000 personnes ont été contrôlées sur les axes et péages", indique la gendarmerie nationale sur Twitter.

Parmi les saisies effectuées dans des coffres de voiture, on trouve des couteaux, des marteaux, des boules de pétanque, une batte de base-ball ou encore du matériel de protection

"On ne vient pas faire de la pétanque sur les Champs-Elysées", ironise Philippe Capon, secrétaire général du syndicat Unsa-Police, interrogé par franceinfo. Selon lui, "on est sur un système de quadrillage faisant appel à la mobilité, la réactivité et la possibilité d'intervention des forces de l'ordre", qui tranche avec le dispositif de samedi dernier, beaucoup "plus statique".

Des objets saisis par la préfecture de police de Paris, le 8 décembre 2018. (PREFECTURE DE POLICE DE PARIS)

Des masques à gaz saisis par la préfecture de police de Paris, le 8 décembre 2018. (PREFECTURE DE POLICE DE PARIS)

"Les personnes interpellées avec ce matériel ne sont pas forcément placées en garde à vue. Il leur est confisqué", reprend une source policière interrogée par franceinfo. Sur les 737 personnes interpellées samedi après-midi, 551 ont été placées en garde à vue, a annoncé la préfecture. 

Les forces de l'ordre pratiquent aussi la fouille systématique aux abords des lieux de manifestation, et des personnes sont interpellées "sur site", à Paris, parfois par des policiers en civil. L'un d'entre eux, joint par franceinfo, estime que "pour l'instant, la situation n'à rien à voir avec la semaine dernière. Les barrages filtrant en préambule de cette manifestation ont pour le moment porté leurs fruits. Beaucoup d'individus ont été interpellés avant même d'avoir pu rejoindre les différents cortèges".

Il fallait interpeller le plus tôt possible pour éviter de laisser le temps aux casseurs de s'organiser et de se rassembler.

Un policier en civil à Paris

à franceinfo

Pour traiter les gardes à vue, de nombreux officiers de police judiciaire ont aussi été réquisitionnés. Au niveau national, 1 385 avaient déjà été interpellées sur l'ensemble de la France. Parmi elles, 974 ont été placées en garde à vue. Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner s'est félicité d'avoir mis "un coup d'arrêt à la violence" même si elle demeure "à un niveau inacceptable".

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