"Gilets jaunes" : les policiers ont-il dérapé ?
Près de 2 000 interpellations, dont 1 700 gardes à vue, ont eu lieu samedi 8 décembre, à l'occasion de l'acte IV de la mobilisation des "gilets jaunes" à Paris et dans toute la France. Les forces de l'ordre ont-elles abusé de leur pouvoir au nom du maintien de l'ordre ?
Samedi 8 décembre au soir, dans le centre-ville de Bordeaux (Gironde), manifestants et forces de l'ordre s'opposent dans de violents affrontements qui vont faire 38 blessés. Parmi eux, un jeune manifestant est évacué par les pompiers. Sa main vient d'être arrachée par une grenade de désencerclement, selon son témoignage. Alors, gendarmes et policiers ont-ils fait un usage disproportionné de la force ? Dans les manifestations, en première ligne, en plus de leur matraque, les policiers sont armés de flash-ball, censés être utilisés avec précaution.
Des interpellations toutes justifiées ?
Des vidéos amateurs montrent des forces de l'ordre viser des manifestants qui ne semblaient pas vraiment menaçants. Nous avons montré ces images au syndicaliste policier Jean-Marc Bailleul. Devant la scène, lui défend ses collègues. Autre question : pourquoi y a-t-il eu autant d'interpellations ? Pour faire barrage aux casseurs samedi, les autorités ont autorisé les forces de l'ordre à procéder à des contrôles stricts, parfois en amont des cortèges. Résultat : 2 000 interpellations sur toute la France, et toutes seraient justifiées, assure lundi le gouvernement. Samedi, dans les manifestations, des boules de pétanque, mais aussi de simples protections comme des masques, étaient interdits. Des objets proscrits spécifiquement ce jour-là et qui ont conduit à de nombreuses arrestations. Les premières comparutions ont eu lieu lundi au palais de justice de Paris.
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