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"Gilets jaunes" : la taxe carbone "est légitime économiquement, mais elle n'était pas acceptable socialement" reconnaît Emmanuelle Wargon

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Article rédigé par franceinfo - Avec France Inter
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La secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire a défendu les attentes des "gilets jaunes" pour plus de pouvoir d'achat, pas par des primes, mais par des augmentations directes de salaire. 

"La transition écologique est toujours là, c'est la manière qui doit changer", a affirmé lundi 10 décembre sur France Inter Emmanuelle Wargon, secrétaire d'État à la Transition écologique, à la suite de l'acte IV de la mobilisation des "gilets jaunes". Au sujet de la taxe carbone, "à court terme, on a eu raison d'annuler cette taxe", a reconnu la secrétaire d'État. Avant d'ajouter : "A moyen/long terme, la convergence diesel/essence est légitime. On voit bien qu'au-delà du montant lui-même, c'est tout le système qui est remis en cause. On a cru qu'on pouvait ajouter une taxe supplémentaire. Elle est légitime économiquement, elle a du sens. [Mais] elle n'était pas acceptable socialement, il faut l'entendre, on l'a entendu".

"Besoin de convaincre"

D'après Emmanuelle Wargon, il y a "urgence à renouer le dialogue". "Urgence à passer à l'étape dans laquelle nous pouvons construire à la suite de ce mouvement. Nous avons besoin de retrouver le calme, que l'activité reprenne, que les courses de Noël puissent avoir lieu. Et pour cela, nous avons besoin de convaincre de nos capacités à avoir entendu ce mouvement et à changer", a affirmé la secrétaire d'État à la Transition écologique.

Ajouter la taxe carbone sur une base fiscale déjà très chargée, ce n'était pas la bonne méthode.

Emmanuelle Wargon

sur France Inter

"Il faut un nouveau pacte fiscal, et dans ce nouveau pacte fiscal, quand on aura remis à plat la fiscalité, quand on aura retrouvé les bases du consentement à l'impôt, alors, on pourra de nouveau argumenter pour expliquer pourquoi cette taxe a du sens", a-t-elle préconisé sur France Inter. "Cette taxe a sûrement plus de sens que beaucoup de taxes en France aujourd'hui. Simplement, l'ajouter sur une base fiscale déjà très chargée, ce n'était pas la bonne méthode", a admis la secrétaire d'État.

L'écologie, point de cristallisation ?

Les "bonnets rouges" sous François Hollande, puis les "gilets jaunes" sous Emmanuel Macron : est-ce l'écologie qui trinque ? Emmanuelle Wargon a répondu par la négative. "C'est le point de cristallisation. La contestation est née de cette taxe, aussi parce qu'on a dit aux gens : 'Changez de moyens de transport'. Alors que parfois, c'est très difficile de changer de moyens de transport, et qu'il faut d'abord accompagner la transition vers des transports différents, avant de pouvoir reparler taxation", a expliqué la secrétaire d'État à la Transition écologique.

"Je crois que la question de générosité qui nous est posée, c'est entre les riches et les pauvres, mais c'est aussi la solidarité entre aujourd'hui et demain et ça, les gens l'entendent. La question qui nous est posée, c'est la manière. Le fait d'arriver en expliquant aux gens ce qui est bien pour eux, [on en aurait] oublié, peut-être, la base de la co-construction, de la discussion, du débat, c'est ça qu'il faut que nous retrouvions", a-t-elle ajouté.

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