"Gilets jaunes" : la CFTC demande à Emmanuel Macron une hausse du smic "d'au moins 30 euros" par mois pour "revaloriser le travail"
Joseph Thouvenel, vice-président de la CFTC, attend d'Emmanuel Macron des annonces concrètes et notamment une augmentation pérenne de salaire.
Avant des annonces lundi 10 décembre à 20h pour apporter une réponse politique à la crise des "gilets jaunes", Emmanuel Macron va consulter les associations d'élus et partenaires sociaux ce lundi matin. Joseph Thouvenel, le vice-président de la CFTC, attend avant tout des annonces sur les salaires et notamment une revalorisation du salaire minimum, pourtant déjà exclue par la ministre du Travail, Muriel Pénicaud.
Vous attendez d'abord des annonces sur le Smic ?
Joseph Thouvenel : Madame Pénicaud commence à dire "pas question qu'on touche au salaire minimum". Je rappelle juste que le salaire minimum, c'est 1 184 euros par mois. Comment vit-on, comment se loge-t-on avec 1 184 euros par mois ? On nous dit qu'il y a des métiers en tension [qui peinent à recruter, ndlr] et c'est vrai. La majorité des postes en tension, ce sont des postes qui sont payés au salaire minimum. Cela veut dire qu'il n'y a pas d'adéquation dans la valeur travail. Moi je demande qu'on revalorise le travail. Si on veut revaloriser le travail, ça passe par le salaire et le salaire minimum.
De combien le Smic doit-il augmenter selon vous ?
Mais au moins qu'on leur donne 30 euros par mois, en plus de l'inflation. Cela ne va pas ruiner les entreprises. Vous avez vu que le déficit de l'ENA, c'est 2,8 millions d'euros en 2017. Cela fait plus de 350 000 heures de Smic net. Alors on demande à ceux qui sont à l'ENA de respecter leur budget et on donne un peu plus à ceux qui ont peu.
Est-ce qu'on peut sortir de la situation actuelle que l'on connaît depuis des semaines avec les "gilets jaunes" sans rétablir l'impôt sur la fortune ?
Je pense qu'on peut rétablir l'ISF, peut-être de façon différente, en disant "vous êtes exonérés si ce que vous devez payer en ISF, vous le mettez réellement dans les entreprises". Et on peut cibler des secteurs en particulier, dans les nouvelles technologies, les PME-TPE. C'est-à-dire qu'on choisit où on investit.
Une des annonces probables d'Emmanuel Macron ce soir sera une prime accordée non pas par l'État mais par les entreprises, sur la base du volontariat. Est-ce que cela peut marcher ?
Cela fait quelques décennies que les entreprises ont le droit d'accorder toutes les primes qu'elles veulent. Il faut qu'une augmentation de salaire soit pérenne, alors que ça c'est un fusil à un coup. Et puis c'est au détriment de caisses qui ont besoin d'un peu d'argent, de la sécurité sociale notamment. Les entreprises, si elles veulent accorder des primes, elles le peuvent, alors qu'elles le fassent.
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