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"Comment peut-on en arriver là ?" : sur franceinfo, Nicole Belloubet revient sur les violences de samedi

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Article rédigé par franceinfo
Radio France

La garde des Sceaux Nicole Belloubet a assuré dimanche 2 décembre que la réponse pénale sera ferme après les violences commises samedi à Paris dans le sillage des manifestations des "gilets jaunes".

"J'étais suffoquée de tant de violences, de ces insultes à la République et interrogative : comment peut-on en arriver là ?", a indiqué sur franceinfo ce dimanche en fin de journée Nicole Belloubet, la ministre de la Justice, après les violences en marge de la mobilisation des "gilets jaunes" samedi. À Paris, 133 personnes ont été blessées, 23 parmi les forces de l'ordre, et 16 CRS.

franceinfo : Comment avez-vous réagi face à ces images de violence ?

Nicole Belloubet : Je dois dire que j'étais suffoquée vraiment, suffoquée de tant de violences, suffoquée de ces insultes à la République et puis, également, interrogative : comment peut-on en arriver là ? Quand on voit ce qui s'est passé à l'Arc de Triomphe, c'est absolument scandaleux, quand on voit ce qui s'est passé aux Tuileries, quand on voit que plus de cinquante voitures ont été brûlées gratuitement, que des immeubles ont été incendiés gratuitement, ce n'est pas acceptable. Moi je comprends, je crois, la colère de nos concitoyens. Nous devons y apporter une réponse, c'est impératif, mais il est inacceptable que cette colère se traduise par ce que nous avons vu hier, ce n'est pas possible et c'est la raison pour laquelle la réponse pénale sera ferme.

C'est-à-dire ?

Sur Paris, il y a un peu plus de 370 gardes à vue, on peut dire que les deux tiers seront déférés. Il y aura des comparutions immédiates organisées dès demain et mardi, et bien sûr, des réponses pénales fermes qui répondront à la fois à la situation des personnes, et en même temps, à la gravité des infractions commises. Il y a eu un investissement important des forces de l'ordre et maintenant, des magistrats, du monde judiciaire pour prendre en charge ces infractions, pour les traiter, pour les juger. Là où il y a ordinairement cinq parquetiers le dimanche, ils sont 15 aujourd'hui. S'y ajoutent les greffiers qui ont été doublés, et puis demain, les magistrats du siège qui seront renforcés pour traiter davantage les comparutions immédiates. Les personnes déférées ne sont pas toutes des casseurs professionnels. La plupart [des personnes interpellées en marge de l'acte III de la mobilisation des "gilets jaunes" samedi] sont des majeurs. Sur les plus de 370 à Paris, il n'y a qu'une trentaine de mineurs. Ce sont des majeurs qui parfois viennent de province, parfois sont des personnes insérées socialement, et qui sont venues à Paris avec des objets, pour certains d'entre eux, des pots de peinture de 5 kilos, pour faire le coup de force contre les forces de l'ordre.

Un dialogue est-il encore possible ?

Réellement, il y a une main tendue, une volonté de dialoguer. Moi j'ai lu ce matin la tribune d'un certain nombre de "gilets jaunes" dans le Journal du Dimanche. J'y ai trouvé des choses censées, des choses sur lesquelles d'ailleurs le gouvernement a déjà apporté un certain nombre de réponses sur lesquelles nous pouvons sans doute travailler davantage. Donc, je pense vraiment qu'il y a une volonté d'entrer en dialogue et qu'au fond, sur la base des choses qui ont été dites, on peut dialoguer.

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