"Ce gouvernement a créé une colère que plus personne ne peut contrôler" : les syndicats lycéens appellent à de nouveaux blocages
Deux des principaux syndicats lycéens, le SGL et la FIDL, appellent à deux nouvelles journées de blocages, jeudi 6 décembre et vendredi 7 décembre.
Dans le contexte du mouvement des "gilets jaunes", la mobilisation fait tâche d'huile chez les jeunes et en particulier chez les lycéens. Le mouvement lancé, ces derniers jours, par l'UNL ( l'Union Nationale Lycéenne) pourrait même se renforcer, ce jeudi, avec l'entrée dans la danse de deux autres organisations.
La FIDL ( Fédération démocratique et indépendante lycéenne) et le SGL (Syndicat général des lycéens) appellent à de nouveaux blocages dans les établissements.
Les organisations lycéennes sont-elles déjà dépassées?
200 établissements sont touchés par ce mouvement depuis le début de la semaine, avec par endroit des débordements violents : affrontements avec les forces de l'ordre, début d'incendie, élèves sérieusement blessés. Un niveau de violence qui surprend.
Après quatre jours de mobilisation, Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'Education nationale, parle d'une violence jamais vue. Pour le président de l'UNL, Louis Boyart, il est difficile de calmer la colère. "On a notre responsabilité. J'appelle au calme mais je peux hurler 'au calme' tant que je voudrais, ça ne calmera rien. Ce gouvernement a créé une colère dans les lycées que plus personne ne peut contrôler, que plus personne ne peut apaiser, si ce n'est le gouvernement en satisfaisant nos revendications."
Un mouvement inédit et imprévisible
La grande préoccupation des chefs d'établissements est que cette mobilisation devienne incontrôlable. Philippe Vincent, proviseur à Marseille et président du SNPDEN (Syndicat national des personnels de direction de l'Éducation nationale) constate que "le mouvement lui-même est totalement autonome et on voit bien que nos lycéens quand ils sont un peu engagés ou élus des instances comme au conseil de la vie lycéenne, ne sont pas en capacité de maîtriser quoi que ce soit."
Philippe Vincent regrette le manque d'interlocuteur. " Le dialogue est quasiment impossible car on n'a personne avec qui échanger, on est assez loin des façons de faire habituelles, même des mouvements lycéens les plus tendus qu'on ait connu", d'où l'inquiétude des proviseurs, même si ce n'est qu'une partie des blocages qui dégénèrent ces derniers jours.
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