"Acte 6" des "gilets jaunes" à Paris : "On fait un cache-cache géant avec la police, on fait tourner en bourrique Castaner et toute sa clique"
Les "gilets jaunes" ont marché pour le sixième samedi consécutif, de Montmartre à Bastille, dans une déambulation totalement improvisée pour semer la police.
L'acte 6 du mouvement des "gilets jaunes" s'est traduit à Paris par une longue marche de plus de six heures dans les rues de la capitale, samedi 22 décembre. Selon les autorités ils étaient environ 2 000 à manifester, à coup de slogans hostiles envers le gouvernement. Il y a aussi eu des débordements limités, une déambulation dans une totale improvisation pour semer la police, de Montmartre à Bastille.
Après la circulation de l'appel sur les réseaux sociaux, quelques centaines de "gilets jaunes" se sont réunis dès 9 heures sur le parvis du Sacré-Cœur. La marche commence, les rangs grosissent, direction Pigalle, puis la gare Saint-Lazare, boulevard Haussman. Les grands magasins baissent le rideau, à trois jours de Noël. "Ça met tout le monde dans la merde ce qu'il se passe", déplore un passant dépité.
Je soutiens certaines revendications initiales de redistribution, mais là, le Président a parlé lundi dernier, il a fait l'effort, maintenant, fini "Macron démission", il y a une table des négociations, maintenant il faut y aller
Un passantà franceinfo
Une manifestation qui tourne délibérément en rond
Certains manifestants chantent La Quenelle, une chanson du polémiste Dieudonné : "Je chante cette chanson, je sais très bien qui l'a écrite et j'en ai rien à foutre de Dieudonné", lance un "gilet jaune". "Une révolution sans chant, c'est pas une révolution, donc on chante. Moi, je ne suis pas un antisémite", affirme un autre manifestant.
La marche continue, jusqu'à Opéra, le jardin des Tuileries, puis retour à Saint-Lazare, retour à Opéra, retour boulevard Haussman, la manifestation tourne en rond et c'est fait exprès : "Aujourd'hui, on est en train de faire un cache-cache géant avec la police", affirme Jérôme Rodriguez, un manifestant. Marcher sans casser, marcher pour ne pas être bloqué : "Ils nous empêchent de manifester et aujourd'hui on les fait courir partout".
Là au moins vous avez une vraie marche, une vraie représentativité de ce que sont les gilets jaunes. Des gens pacifistes, qui marchent. Et on est là, on fait tourner en bourrique Castaner et toute sa clique
Jérôme Rodriguez, "gilet jaune"à franceinfo
Les manifestants réagissent aussi à la concertation voulue par le gouvernement et aux annonces d'Emmanuel Macron du 10 décembre dernier. "Le gouvernement doit se mettre dans le crâne que ce n'est pas lui qui va gérer les discussions, c'est nous qui allons imposer nos sujets et ouvrir les oreilles de nos gouvernants", estime Jérôme Rodriguez. Devant l'Hôtel de Ville, et au niveau du pont d'Arcole, les premiers affrontements interviennent, le cortège est dipersé par des tirs de gaz lacrymogènes, certains "gilets jaunes" décident de faire une pause, prennent un café en terrasse, les autres, quelques dizaines, poursuivent l'"acte 6" jusqu'à Bastille.
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