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Files d'attente pour prendre l'avion : "Rien n'a été fait pour la saison estivale", selon l'Union des aéroports français

Des responsables du secteur aérien ont proposé, mardi, une série de mesures au gouvernement afin de désengorger les aéroports français. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Nicolas Paulissen, délégué général de l'Union des aéroports français (UAF). (THOMAS PADILLA / MAXPPP)

Des files d'attente trop longues et des passagers exaspérés : des responsables du secteur aérien ont alerté Matignon, mardi 11 juillet, sur cette situation dans les aéroports français. Nicolas Paulissen, délégué général de l'Union des aéroports français (UAF), a assisté à cette réunion. Il appelle les pouvoirs publics à lancer un plan pour automatiser et accélérer les contrôles. 

franceinfo : À Orly et Roissy, il y a d'interminables files d'attente. Quel est le problème?

Nicolas Paulissen : D'abord, il y a eu une augmentation de 25% du trafic de passagers entre 2006 et 2016. Il y a eu l'imposition de l'état d'urgence avec un renforcement des contrôles et il y a eu aussi un durcissement des contrôles suite à l'entrée en vigueur, en avril dernier, du nouveau Code frontières Schengen. Nous déplorons l'impréparation des pouvoirs publics. Rien n'a été fait pour faire face à la saison estivale et voilà le résultat, aujourd'hui, sur l'ensemble des plateformes françaises. La situation est également catastrophique sur les plateformes régionales comme Lyon, Nice, Marseille ou dans des aéroports de proximité comme à La Rochelle.

Est-ce que cela signifie que vous manquez d'effectifs ?

Il y a un manque d'effectifs, c'est très clair. Il y a eu une augmentation des volumes de contrôle, sans augmentation des effectifs de fonctionnaires dédiés. Nous demandons donc des mesures à court terme et des mesures à long terme. La France affiche de hautes ambitions touristiques, avec un objectif de 100 millions de touristes en 2020 contre 85 millions aujourd'hui. Sur les 15 millions de touristes supplémentaires, 80% viendront par avion. Pour nous, la solution réside dans l'automatisation des contrôles des passeports aux frontières aériennes de la France.

Il existe des systèmes pour fluidifier le trafic, comme le dispositif de reconnaissance faciale par exemple. Cela ne fonctionne pas ?

Pour l'instant, la technologie à reconnaissance faciale n'a pas encore été validée par l'État en France. Ces systèmes sont déjà employés dans d'autres pays, comme Israël ou l'Australie. Nous souhaitons un plan pour que ces dispositifs soient implantés dans l'ensemble des aéroports car ce n'est pas encore le cas. C'est une technologie qui permet des passages beaucoup plus rapides : cela prend dix secondes par passager, alors qu'il faut près d'une minute avec un fonctionnaire. De plus, la technologie à reconnaissance faciale permet de traiter beaucoup plus de passagers : de 30 à 40% des passagers, alors que la technologie digitale permet d'en traiter 2 à 5%. D'ailleurs, la technologie digitale ne concerne que les Français. Le déploiement de cette technologie peut donc être une solution pour concilier les exigences sécuritaires et les enjeux économiques, la qualité de l'accueil dans nos aéroports.

Est-ce que ces retards coûtent chers aux aéroports ?

Ces retards coûtent cher à tout le monde : à la fois aux compagnies aériennes parce que les délais d'attente engendrent des retards d'avion et donc le mécontentement des passagers mais aussi aux aéroports parce qu'il faut mobiliser nos personnels pour gérer les files d'attente. Et puis, il y a aussi un coût pour l'image de la France. Les aéroports sont des portes d'entrée pour notre pays. Si on veut attirer des touristes demain, ce n'est pas acceptable.

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