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Ecotaxe : Ségolène Royal veut "remettre les choses à plat", mais inquiète les écolos

La ministre de l'Ecologie l'a fait savoir, jeudi. Elle entend prendre connaissance des "autres possibilités que nous avons pour dégager des financements".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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La ministre de l'Ecologie, à Poitiers (Vienne), le 3 avril 2014. (GUILLAUME SOUVANT / AFP)

A peine arrivée au ministère de l'Ecologie, Ségolène Royal compte s'attaquer à un épineux dossier : l'écotaxe. Sa mise en place avait provoqué de violentes manifestations à la fin 2013, notamment en Bretagne. La ministre a annoncé, jeudi 3 avril, qu'elle souhaitait "remettre à plat les choses" afin de "voir quelles sont les autres possibilités que nous avons pour dégager des financements."

Sur l’Ecotaxe, Ségolène Royal, veut "remettre à plat les choses" (FRANCE 3)

"Les Français ont déjà payé beaucoup d'impôts supplémentaires, l'écotaxe est un impôt, j'en comprends bien le sens : il s'agit de taxer ceux qui polluent, mais j'ai toujours dit que, pour respecter la citoyenneté, l'écologie ne doit pas être punitive", a expliqué la ministre. Et de préciser : "On ne doit pas taxer des gens s'ils n'ont pas le choix de prendre le transport propre."

Cette déclaration a d'ores et déjà suscité des réactions.

Les "Bonnets rouges" prudents

L'écotaxe devait être appliquée dès le 1er janvier 2014. Mais sa mise en œuvre, votée par la précédente majorité, a été suspendue par le gouvernement. L'exécutif a reculé sous la pression des "Bonnets rouges" et des entreprises bretonnes. "On reste prudents", a réagi l'un des leaders des "Bonnets rouges", Christian Troadec, après l'annonce de Ségolène Royal. "Ce qu'on demande, c'est le maintien de la gratuité des routes en Bretagne et donc la suppression définitive de l'écotaxe", a-t-il répété. 

Les Bonnets rouges "prudents" après les propos de Royal sur l’écotaxe (FRANCE 2)

Les écologistes et la CFDT inquiets

De son côté, le Réseau action climat s'est inquiété "qu'un jour seulement après avoir pris la tête du ministère de l'Ecologie", Ségolène Royal "décide de remettre à plat le dispositif de l'écotaxe". "Tant que ce dispositif n'aura pas été mis en place, les coûts des externalités du transport routier seront supportés par la collectivité tout entière", dit l'ONG. "Il faut faire attention à ce qu'on dit parce que sinon ça remet très vite le feu aux poudres", met en garde François de Rugy, coprésident du groupe écologiste à l'Assemblée nationale.

Ségolène Royal veut remettre l'écotaxe à plat, les verts menacent (FRANCE 2 )

Et le numéro un de la CFDT, Laurent Berger, s'est dit opposé à une suppression de l'écotaxe. "Je ne sais pas ce que ça veut dire 'remettre à plat l'écotaxe'", qui "n'est pas une fiscalité punitive", a affirmé le secrétaire général de la CFDT. Selon lui, l'écotaxe "n'est pas de l'écologie punitive, au contraire, c'est de la fiscalité responsable, pour responsabiliser notamment les transporteurs". "Je suis en désaccord avec une suppression de l'écotaxe pure et simple" et "ce serait un très mauvais signal envoyé" que "d'annoncer la fin de l'écotaxe, sans autre forme de débat", a-t-il ajouté.

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