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"Vous avez volé le débat aux Français" : sur la réforme des retraites, une dernière soirée de débat tendue à l'Assemblée nationale

La réforme des retraites part donc au Sénat après deux semaines de débats très mouvementés à l'Assemblée nationale. Les députés ne sont pas parvenus à voter sur le recul de l'âge légal à 64 ans, et se sont arrêtés à minuit vendredi aux portes de l'article 3. 

Article rédigé par franceinfo - Victoria Koussa
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Olivier Dussopt, ministre du Travail, à l'Assemblée nationale pour le dernier jour de débat sur la réforme des retraites, le 17 février 2023.  (OLIVIER CORSAN / MAXPPP)

Les balbutiements, la fatigue pouvait se lire sur les visages pâles à l'Assemblée nationale dans la soirée de vendredi 17 février. Pendant des heures, l'hémicycle est en surchauffe. Les tacles fusent surtout en direction de La France insoumise qui refuse de retirer ses dernières centaines d'amendements avant l'article 7, sur le report de l'âge légal à 64 ans. La députée Renaissance Nadia Hai perd son calme : "C'est à cause de vous  que nous n'avons pas pu avoir un débat éclairé, lance-t-elle, Nous n'avons pas pu éclairer les Français sur ce qu'il y a dans cette réforme et ce qu'il n'y a pas. Voilà les responsables c'est vous. Vous avez volé le débat aux Français." 

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La majorité, le RN, les Républicains, le groupe Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (Liot), les députés s'en prennent les uns après les autres aux insoumis : "Cessez de polluer cette Assemblée", "L'image que nous avons laissée est déplorable, vous voulez rester dans la médiocrité", "Vous avez été ridicules, vous êtes des tartuffes", "Nous donnons une image épouvantable de la démocratie".  

"J'ai le droit de m'exprimer, j'ai le droit de déposer des amendements et vous n'avez aucun droit de me traiter de bazar de la République !"

Caroline Fiat, députée LFI

à l'Assemblée nationale

La tension monte jusqu'à l'apogée à la levée de séance. Olivier Dussopt, le ministre du Travail, prend le micro une dernière fois, très énervé : "Mesdames et messieurs les insoumis, vous m'avez insulté quinze jours, personne n'a craqué et nous sommes là devant vous pour la réforme !", hurle de ministre. La soirée se termine par le rejet de la motion de censure du RN et la colère de la Première ministre, venue défendre le gouvernement. Elisabeth Borne dénonce les "deux populismes" de LFI et du RN, "deux visages du mépris de la démocratie".

Le texte transmis au Sénat   

La réforme prend deux chemins. Elle sera dénoncée dans la rue par la gauche qui compte utiliser la semaine de pause parlementaire pour mobiliser avec des réunions publiques et un appel à bloquer le pays le 7 mars comme le souhaitent les syndicats.

La réforme est également transmise au Sénat dans sa version initiale mais avec les amendements qui ont obtenu l'aval du gouvernement. Après son examen en commission, les sénateurs en débattront en séance le 2 mars dans un climat certainement plus apaisé qu'à l'Assemblée nationale. Eux aussi n'auront que deux semaines, mais pourront, contrairement aux députés, siéger le week-end. Il faudra ensuite une commission mixte paritaire et que sénateurs et députés s'accordent autour d'une même version. Le cas échéant, le texte sera de réexaminé dans les deux chambres avec la possibilité que le gouvernement dégaine cette fois, un nouveau 49-3.

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