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Réforme des retraites : le député LFI Aurélien Saintoul traite Olivier Dussopt d'"imposteur" et d'"assassin", provoquant une interruption de séance à l'Assemblée

Le parlementaire des Hauts-de-Seine a accusé le ministre du Travail d'avoir menti sur le nombre de morts au travail au début du quinquennat précédent. Il a ensuite présenté ses excuses.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le député La France insoumise des Hauts-de-Seine Aurélien Saintoul à l'Assemblée nationale, à Paris, le 13 février 2023. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Jour après jour, le tumulte se poursuit à l'Assemblée nationale. Lundi 13 février, le député LFI Aurélien Saintoul a accusé le ministre du Travail, Olivier Dussopt, d'être un "imposteur" et un "assassin", provoquant aussitôt une suspension de séance lors des débats déjà houleux sur la réforme des retraites.

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Aurélien Saintoul, parlementaire des Hauts-de-Seine, a reproché au ministre d'avoir "menti" sur le nombre de morts au travail, en le taxant également de "félonie". Il a aussi fustigé la décision du gouvernement d'avoir supprimé les CHSCT (Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail) au début du premier quinquennat d'Emmanuel Macron. "Vous avez la responsabilité de ces choix politiques", a critiqué le député LFI, évoquant "150 orphelins, veufs et veuves en plus" entre 2017 et 2019.

Plusieurs appels à des sanctions

Des cris ont aussitôt retenti et Olivier Dussopt a quitté l'hémicycle durant la suspension, a constaté l'AFP. Plusieurs députés des autres groupes de la Nupes ont dénoncé ces propos. Interrogé sur la chaîne LCP, Olivier Faure a pris ses distances avec la prise de parole d'Aurélien Saintoul. "On ne peut pas qualifier un ministre d'assassin. Les mots de ce député ont, j'espère, dépassé sa pensée. J'espère qu'il s'excusera dans quelques minutes", a estimé le premier secrétaire du Parti socialiste, partenaire de La France insoumise dans la coalition de la Nupes. "Au nom des députés de mon groupe, je tiens à dire à quel point nous sommes choqués des propos qui ont été tenus. J'ajouterai à titre plus personnel que je me sens blessé, même humilié", a souligné André Chassaigne, président du groupe communiste, dans l'hémicycle.

D'autres responsables politiques ont immédiatement condamné les propos d'Aurélien Saintoul et demandé des sanctions à son égard. "Il peut y avoir, dans notre hémicycle, de la passion ou de l'émotion. Mais rien ne justifie l'insulte, les injures. Il est totalement inacceptable que ce qui se dit dans notre hémicycle puisse être interprété à l'extérieur comme une incitation à la haine ou la violence. Les excuses ne peuvent suffire, il faut des sanctions", a appelé Olivier Marleix, président du groupe LR. "Je dis très calmement et fermement qu'il est inenvisageable qu'on continue dans cette escalade verbale : on ne peut pas traiter le ministre Olivier Dussopt d'assassin dans cet hémicycle", a dénoncé Aurore Bergé, présidente du groupe Renaissance.

Aurélien Saintoul adresse ses excuses à Olivier Dussopt, qui "ne pardonne pas"

Dans son intervention à la reprise de la séance, Aurélien Saintoul est revenu sur ses propos à l'égard d'Olivier Dussopt, "des mots que l'émotion et l'emportement [lui] ont fait mal choisir et qui sont déplacés. Je souhaite évidemment les retirer et adresser des excuses publiques au ministre. Je me tiens à sa disposition pour avoir un échange plus personnel et lui présenter à nouveau mes excuses. (…) J'ai commis une erreur, je demande d'en être excusé. La fatigue, l'emportement, et d'autres raisons plus personnelles me font prendre à cœur la question des morts du travail."

Réforme des retraites : le député LFI qui avait traité Olivier Dussopt d'assassin s'excuse, le ministre "ne pardonne pas"

Olivier Dussopt a ensuite réagi aux excuses d'Aurélien Saintoul : "Monsieur le député, j'entends vos excuses, elles permettent au débat de se poursuivre. Depuis une dizaine de jours, vous avez eu à mon égard une dizaine de qualificatifs que je peux considérer comme insultants, dont un que je considère comme le paroxysme de l'insulte. J'entends vos excuses, mais comprenez qu'être traité d'assassin ne se pardonne pas."

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