Réforme des retraites : François Hollande regrette le "défaut de dialogue et de respect des compromis sociaux"
"Il y a, comme sur beaucoup de sujets" avec ce gouvernement "un défaut de dialogue et aussi de respect des compromis sociaux", et c'est le cas, avec la réforme des retraites, a regretté mardi 14 mars sur franceinfo, l'ancien président de la République, François Hollande.
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Dans un contexte où le vote de la majorité n'est pas assuré, le gouvernement peut recourir à l'article 49.3 de la Constitution et engager sa responsabilité. La cheffe de file des députés du Rassemblement national, Marine Le Pen, a annoncé lundi que son groupe déposerait une motion de censure en cas de 49.3 et voterait l'"intégralité" des autres motions de censure. "C'est une procédure légitime", estime François Hollande, mais "tout le monde sait que la motion de censure ne passera pas". L'ancien président de la République juge qu'il serait difficile "à comprendre, même inacceptable" que la gauche vote une motion de censure du RN à l'initiative du RN. "Ne laissons pas penser" que cette motion de censure "puisse passer", a-t-il prévenu. "Une telle motion, susceptible de faire tomber le gouvernement, ne recueillerait pas suffisamment de "résultats positifs."
"On a besoin de clarté"
"Ce que demandent les organisations syndicales, c'est qu'il y ait un vote clair", a-t-il poursuivi. Le gouvernement a privilégié "un accord politique plutôt qu'un accord social", développe François Hollande pour qui "cet accord politique" conclu avec LR, doit "se retrouver au moment du vote à l'Assemblée". "On a besoin de clarté, insiste l'ancien président de la République socialiste, quand des députés se font élire sur un programme, ils doivent aller jusqu'au bout dans l'application de ce programme, ce principe ne me parait pas contestable".
"Monsieur Dussopt a un rapport à la vérité qui est un peu distant, quelques fois."
François Hollandesur franceinfo
François Hollande a pointé les incohérences d'Olivier Dussopt, notamment sur le nombre de bénéficiaires des "1 200 euros" de pension minimale promis par le ministre du Travail ou encore "le fait qu'il présente" cette réforme comme une réforme de gauche, "alors qu'il négocie avec les LR".
L'occasion aussi pour l'ancien président de la République de revenir sur la réforme Touraine de 2014, qui acte le principe de l'allongement de la durée de cotisation pour l'obtention d'une retraite à taux plein. "J'ai allongé la durée de cotisation, mais j'ai accompagné cette évolution par des critères de pénibilité, s'est défendu François Hollande. Pénibilité, carrières longues, départ à 60 ans pour ceux qui avaient travaillé longtemps ou exercé des métiers difficiles, voilà les bases qui auraient pu permettre d'ailleurs d'améliorer la situation aujourd'hui (...) Si la gauche devait revenir aux responsabilités, elle aurait à réintroduire la pénibilité, à jouer sur les carrières longues et à allonger la durée de cotisation".
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