Réforme des retraites : Elisabeth Borne souhaite étendre le dispositif carrières longues aux personnes qui ont commencé à travailler entre 20 et 21 ans
La Première ministre fait un geste envers les députés Les Républicains. Dans une interview au Journal du dimanche (article pour les abonnés), publiée samedi 4 février, Elisabeth Borne a annoncé que les personnes ayant commencé à travailler entre 20 et 21 ans pourront bénéficier du dispositif carrières longues. Ces actifs "pourront ainsi partir à 63 ans", et non à 64 ans. "C'est une mesure qui coûtera entre 600 millions et un milliard d’euros par an, et qui concernera jusqu’à 30 000 personnes par an", avance-t-elle.
Avant le coup d'envoi lundi des débats dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, la cheffe du gouvernement dit "entendre la demande" des élus de droite. Mais Les Républicains veulent aller encore plus loin, en limitant la durée de cotisation à 43 ans pour l'ensemble des carrières longues, comme pour le reste des travailleurs. Pour l'heure, le texte du gouvernement prévoit que ceux qui ont commencé à travailler tôt, avant 20 ans, pourront bénéficier d'un départ anticipé, à condition de cotiser durant 44 ans. Une personne entrée dans la vie active à 17 ans pourrait donc partir à la retraite à 61 ans, soit trois ans avant l'âge légal.
Pas "d'objection" à une clause de revoyure en 2027
Alors que le gouvernement ne dispose que d'une majorité relative au Palais-Bourbon, les voix des Républicains sont indispensables pour faire passer cette réforme. Un accord sur les carrières longues "permettra d'emporter une très large majorité dans le groupe LR", a assuré samedi le président des Républicains, Eric Ciotti, au Parisien (article pour les abonnés). "Si Elisabeth Borne sait écouter les propositions pertinentes que nous faisons, le recours au 49.3 ne sera pas nécessaire", promet-il.
Les Républicains et le groupe MoDem réclament par ailleurs une clause de revoyure en 2027. La Première ministre assure ne pas avoir "d'objection" à faire "un bilan d'étape à mi-parcours de la réforme". "En 2027, il y a une élection présidentielle et des élections législatives. C’est déjà une forme de clause de revoyure", note-t-elle.
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