Italie : se passer de maison de retraite
La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, affirme vouloir lancer une vaste réforme du financement de la dépendance. Pour faire face au vieillissement de la population, nos voisins italiens choisissent de garder ces personnes âgées à la maison. Reportage.
C'est une tradition à laquelle les Italiens sont très attachés : garder ses parents âgés à la maison. Cette Romaine n'a pas hésité une seconde, à la mort de son père, pour installer sa mère chez elle. Cela fait 15 ans qu'elles partagent à nouveau leur quotidien, pour elle, il est hors de question d'envisager un placement en maison de retraite. "C'est une tradition catholique et c'est aussi un principe : tu m'as donné la vie, tu m'as élevée et je t'accompagnerai jusqu'à la fin. Pour nous c'est normal", explique Filomena Cannone, dans sa maison à Rome (Italie). Un choix de vie qui nécessite toute une logistique, car sa mère n'est plus autonome. Alors, chaque matin avant d'aller travailler, elle passe le relais à une auxiliaire de vie.
Auxiliaire de vie, un métier en plein essor
Ici, on les appelle les "badanti". Elle s'occupe de la manucure, donne les médicaments et prend le temps de faire la lecture ; inconcevable dans un établissement pour personnes âgées. "Dans une maison de retraite, on abandonne les vieux, moi j'ai vu de mes propres yeux comment sont traités mes amis", confie Maria, la mère de Filomena. Au total, l'Italie compte 380 000 auxiliaires de vie déclarées ; un marché en plein essor, car ici, une maison de retraite coûte en moyenne 1 800 euros par mois, contre 1 000 euros pour une aide à domicile.
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