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Réforme des retraites : des députés et des magistrats dénoncent des violences policières lors des manifestations

La diffusion de vidéos sur les réseaux sociaux ont poussé des élus de gauche à pointer du doigt le comportement des forces de l'ordre. Une enquête interne a été ouverte pour un coup de poing donné à un manifestant.
Article rédigé par franceinfo
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Les forces de l'ordre sont intervenues lors des manifestations contre la réforme des retraites, à Paris, le 20 mars 2023. (FIORA GARENZI / HANS LUCAS / AFP)

Des personnalités du monde politique et judiciaire montent au créneau pour dénoncer des violences policières. Plusieurs députés Nupes et le Syndicat de la magistrature ont réagi aux images, parfois violentes, d'affrontements entre manifestants et forces de l'ordre lors de manifestations spontanées, lundi 20 mars au soir, à la suite du rejet des motions de censure contre le gouvernement. De son côté, le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a annoncé, mardi 21 mars, l'ouverture d'une enquête interne à la suite de la diffusion d'une vidéo montrant un policier asséner un coup de poing à un manifestant. Il a également affirmé qu'il n'y avait "pas d'interpellations injustifiées" à Paris.

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Des députés de la Nupes demandent "d'arrêter le massacre"

"Des images dignes des pires régimes autoritaires. Macron, la honte de l'Europe." Les images d'une charge des forces de l'ordre, lundi, dans le quartier des Halles, pour contrôler des rassemblements spontanés en marge de l'adoption de la réforme des retraites, ont été dénoncées par le député de La France insoumise (LFI) Antoine Léaument.

Une vidéo diffusée sur internet a particulièrement fait réagir : filmée rue Saint-Antoine, entre Bastille et Saint-Paul, on y voit un homme tomber après un coup de poing asséné par un policier. En réaction à ces images, la députée Raquel Garrido (LFI) a demandé au ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, d'"arrête|r] le massacre".

Interrogé sur BFMTV, Laurent Nunez, le préfet de police, a affirmé qu'une enquête interne avait été ouverte. "J'ai signalé un fait, pour ce coup de poing qu'on a vu, pour l'instant c'est tout, mais nous visionnons toutes les vidéos", a-t-il assuré.

D'autres vidéos ont provoqué l'émoi. Dans l'une d'elles, on voit un membre des forces de l'ordre repousser violemment des journalistes à l'aide de son bouclier. Dans la masse de personnes filmant la scène, on entend un homme demander à la cantonade : "Et son chef, il peut pas le réguler là ?" Dans une autre vidéo filmée près de Bastille, rue de Bercy, dans le 12e arrondissement, on entend un policier lancer : "Tiens, ramasse tes couilles, enculé", après avoir effectué un tir de LBD.

Le Syndicat de la magistrature dénonce "des violences illégitimes contre des manifestants"

Le Syndicat de la magistrature a regretté la manière dont ont été régulées les manifestations des jours précédents, dans un communiqué publié mardi 21 mars. "Des centaines d'interpellations et de mesures de garde à vue ont été décidées depuis jeudi dernier. La très grande majorité de ces mesures n'a reçu aucune suite judiciaire (à Paris, après la manifestation de jeudi place de la Concorde, sur 292 gardes à vue de manifestant·es, seules 9 ont donné lieu à des poursuites pénales)", écrit-il.

Les magistrats ont aussi dénoncé des "scènes indignes d'une démocratie", en citant "des policiers exerçant des violences illégitimes contre des manifestants et des street medics, des interpellations collectives de manifestants enjoints de s'asseoir par dizaines à terre, mains sur la tête, des journalistes faisant leur métier menacé·es ou brutalisé·es". Ils ont également mis en cause des forces de l'ordre "sommées de réprimer les manifestations qui s'organisent dans de nombreuses villes pour exprimer la colère sociale".

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