Optique : des solaires de seconde main désormais commercialisées, pas encore de cadre pour les lunettes de vue
Le salon mondial de l'optique 2023 (Silmo) a débuté, vendredi 29 septembre, à Villepinte, près de Paris. Jusqu'au 3 octobre, le rendez-vous se fixe pour objectif de "construire et déployer l’optique de demain". Dans le contexte d'inflation et de préoccupations concernant le pouvoir d'achat, des lunettes de soleil reconditionnées sont désormais vendues par certains opticiens, alors que 100 millions de vieilles paires dormiraient dans nos tiroirs.
Des solaires dites de "seconde vie", c'est ce que propose le magasin Optic 2000 du centre Beaugrenelle, à Paris. Théo, un vendeur, explique le principe : "Ce sont des lunettes que l'on récupère, qui passent par nos ateliers, et qui sont ensuite recommercialisées à des prix totalement attractifs. Un exemple : nos Ray-Ban sont à 59 euros." Des solaires sans marque ou de luxe, de 39 à 89 euros maximum, deux à trois fois moins chères que les neuves : le test a commencé cet été.
"On avait prévu de collecter une tonne de montures par mois, et on est à plus de deux tonnes aujourd'hui."
Benoît Jaubert, directeur général du groupement Optic 2000à franceinfo
Benoît Jaubert précise le processus : un tri est effectué, "parce qu'on ne peut pas récupérer toutes les montures du marché. On a changé une branche, refait une soudure, dans certains cas changé les verres. On ne peut pas avoir la même garantie que sur les lunettes neuves : on a une garantie adaptée, avec des conditions un peu plus restricitves."
Un cadre attendu pour l'optique
Le professionnel ajoute que la demande concerne aussi les lunettes de vue : "On nous dit "et l'optique, c'est quand ?" ; dans le contexte économique actuel, c'est plus que justifié", estime Benoit Jaubert. Le marché est estimé à 17 millions de paires pour la vue. Mais là, il ne s'agit pas d'accessoires de mode ou de confort : ce sont des dispositifs médicaux, ce qui change tout pour reconditionner.
Chez Ecouter Voir, la patience est de mise, comme l'explique Arthur Havisse, directeur général de ce réseau mutualiste :"On est prêt pour une offre de montures remises en bon état d'usage, aux verres correcteurs, à tarif accessible.'" Il estime qu'un cadre identique pour tous les fabricants doit avant tout être mis sur pied, afin d'avoir "des niveaux de normes qualitatives équivalents. On n'attend plus que le feu vert. Tant qu'on n'a pas un cadre normatif posé, il ne peut pas y avoir de remboursement par la Sécurité sociale et les complémentaires santé, comme pour une monture classique".
Le décret est attendu, dans le meilleur des cas, pour la fin de l'année 2023.
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