Logement : Oxfam pointe le désengagement de l'Etat et la recherche du profit des résidences privées

Oxfam insiste sur la multiplication des résidences privées "avec une logique de recherche du profit", des résidences généralement destinées aux étudiants et aux seniors.
Article rédigé par Camille Marigaux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Des logements sociaux à Paris. Image d'illustration. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

L'État s'est désengagé en matière de logement, les inégalités d'accès ne cessent d'augmenter et les acteurs privés se multiplient dans ce secteur, alerte dans son rapport "Logement : inégalités à tous les étages", l'ONG Oxfam, qui lutte contre les inégalités.

L'ONG dresse un tableau pessimiste de l’offre de logements. Elle estime que l'Etat s'efface sur la question de la fiscalité. Le rapport révèle que trois niches fiscales ont coûté à elles seules 11 milliards d'euros en 12 ans, ce qui aurait permis de financer plus de 70 000 logements sociaux. Oxfam propose de supprimer l'un de ces avantages, la réduction d'impôt pour les propriétaires de meublés touristiques, la fameuse niche "Airbnb". L'ONG estime qu'elle accentue la pénurie de logements et l'augmentation des prix dans certaines villes. Une proposition de loi visant à limiter cet abattement doit être débattue cette semaine au Parlement.

Les inégalités d'accès au logement sont en constante augmentation, constate Oxfam. Elle insiste sur la multiplication des résidences privées "avec une logique de recherche du profit". Ces résidences sont généralement destinées aux étudiants et aux seniors. Ces deux catégories consacrent le plus souvent une part plus importante de leur budget au logement, que la moyenne.

Les partenariats entre certains bailleurs sociaux et des compagnies d’assurances ou des fonds de pension sont également pointés du doigt par Oxfam. Ils cherchent la rentabilité en investissant dans le logement dit "intermédiaire", destiné aux locataires avec des revenus trop importants pour accéder aux HLM, mais insuffisants pour se loger dans le privé, constate l'ONG qui s'inquiète notamment d'éventuelles hausses de loyers.

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