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Pénurie de personnel : "Il y aura des attentes supplémentaires aux contrôles" cet été, prévient le président de l'Union des aéroports français

Thomas Juin, le président de l'Union des aéroports français, évoque sur franceinfo mardi des conditions de travail insuffisamment attractives pour expliquer les difficultés que connaît son secteur à recruter.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des voyageurs attendent leur vol à l'aéroport d'Orly, le 1er août 2020. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Files d'attente interminables, avions bloqués sur les pistes voire vols annulés : le secteur aérien, ankylosé par deux ans de pandémie et confronté à une remontée en flèche de la demande, craint une saison estivale très compliquée. Par exemple, la compagnie à bas prix EasyJet, touchée par des pénuries de personnel, a récemment décidé d'annuler des centaines de vols. "Il ne faut pas se faire d'illusions, on sera en sous-effectifs pour passer l'été", prévient déjà mardi 10 mai sur franceinfo Thomas Juin, le président de l'Union des aéroports français. Avec cette conséquence pour les passagers : "clairement il y aura des attentes supplémentaires aux contrôles et ailleurs" dans les aéroports.

franceinfo : Avec la reprise du trafic aérien, arrivez-vous à embaucher suffisamment de personnel ?

Thomas Juin : Il ne faut pas se faire d'illusions, on sera en sous-effectifs pour passer l'été. C'est pour ça que la situation est tendue. Donc, nous allons nous organiser pour optimiser au mieux. Mais clairement, il y aura des attentes supplémentaires aux contrôles et ailleurs. La difficulté, c'est qu'on a des recrutements aujourd'hui - il y a véritablement des renforcements d'effectifs - mais il faut des temps de formation. Et pour un agent de sûreté, par exemple, il faut trois à cinq mois de formation. Autant vous dire que nous ne serons pas au rendez-vous en termes d'effectif nominal cet été. Mais nous allons faire le maximum, bien sûr.

C'est un phénomène que subissent d'autres secteurs...

Nous subissons en effet le même phénomène que dans le secteur du tourisme en général, c'est-à-dire que nos métiers en aéroports - je pense principalement aux agents de sûreté, aux assistants en escale, dans les commerces - doivent en effet travailler le week-end, en heures décalées. Et donc, les conditions de travail ne sont pas suffisamment attractives à notre époque. Nous sommes confrontés à une difficulté de recrutement qui est manifeste en ce moment en pleine reprise.

C'est une question de salaires, d'horaires ?

Ce sont des conditions de travail en général. Les salaires ne sont pas plus bas qu'ailleurs. Nous travaillons sur ces sujets, et nécessairement nous devrons nous adapter à la situation dans les années qui viennent. Mais de façon générale, ce sont des métiers qui sont quand même très intéressants, qui passionnent toujours beaucoup de monde. Nous n'avons pas d'inquiétude sur le long terme. Il faut simplement que l'on passe ce cap et que l'on puisse évoluer aussi en fonction de la demande des candidats.

Ainsi, vous préparez les passagers à prendre leur mal en patience ?

Être patient et puis également bien regarder les délais de présentation à l'enregistrement qui sont indiqués par les compagnies aériennes. On va ajuster cela avec les compagnies. Si la situation se crispe, il faut que les passagers respectent bien les consignes.

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