Le magnat des médias Rupert Murdoch transmet les clés de son empire Fox à son fils Lachlan
Une page se tourne pour les conservateurs anglo-saxons. Rupert Murdoch, le redouté magnat des médias qui a influé sur la vie politique au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, va lâcher les rênes de son empire médiatique. A 92 ans, il va passer la main à son fils Lachlan à la tête du groupe de médias News Corp et de Fox Corporation. La nouvelle, annoncée dans un communiqué des deux sociétés, a été lue sobrement à l'antenne de Fox News, la chaîne préférée des conservateurs américains. Le journaliste a salué l'"empreinte indélébile" de son patron sur le "paysage médiatique mondial".
Rupert Murdoch va quitter la présidence des conseils d'administration de Fox Corporation et du groupe mondial News Corp, pour devenir président "émérite", à compter de la prochaine assemblée générale des actionnaires des deux sociétés mi-novembre.
Sans surprise, il laisse les commandes à son fils Lachlan, 52 ans, déjà président de Fox Corporation et favori pour prendre le relais parmi ses frère et sœurs, James, Prudence et Elisabeth, dans une course à l'héritage qui a inspiré la série télévisée américaine Succession. Dans le communiqué, Lachlan Murdoch félicite son père "pour ses 70 ans de carrière remarquable", saluant son "esprit pionnier, sa détermination inébranlable", son "héritage durable" et disant compter sur ses "conseils précieux".
Accélérateur de la montée des populismes ?
Rupert Murdoch laisse un héritage controversé. Via ses journaux et ses chaînes de télévision, il est accusé d'avoir favorisé la montée des populismes dans les pays anglo-saxons, symbolisée par le Brexit au Royaume-Uni et l'élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis en 2016.
Dans une note à ses "collègues" de Fox, Rupert Murdoch leur assure que "la bataille pour la liberté d'expression et, en fin de compte, la liberté de pensée, n'a jamais été plus intense". Dans son style habituel, le patriarche fustige "les bureaucraties", "les élites [qui] méprisent ouvertement ceux qui ne font pas partie de leur classe déconnectée", ainsi que "la plupart des médias [qui] sont de mèche avec ces élites, colportant des récits politiques plutôt que de rechercher la vérité".
Pourtant, la chaîne américaine Fox News a été accusée de nourrir la désinformation sur les vaccins anti-Covid et les allégations de fraudes au détriment de Donald Trump lors de l'élection présidentielle de 2020 aux Etats-Unis. Cette couverture médiatique lui a valu une addition très salée. Fox News a accepté en avril de verser la somme faramineuse de 787,5 millions de dollars au fabricant de machines de vote électronique Dominion Voting Systems, au centre des théories du complot des trumpistes sur le scrutin de 2020, et dont la chaîne s'était fait l'écho.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.