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Pour la BBC, une des femmes de l'année est... une femelle panda

Le choix supposé "léger" de la BBC fait polémique au Royaume-Uni, alors que les femmes souffrent déjà d'une sous-représentativité dans les médias.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
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Tian Tian, plus connue sous le nom de Sweetie, au zoo d'Edimbourg (Royaume-Uni), le 12 décembre 2011. (DAVID MOIR / REUTERS)

Sweetie est en bonne compagnie : à ses côtés figurent Pippa Middleton, sœur de l'épouse du prince William, Dilma Rousseff, présidente du Brésil, ou encore Michele Bachmann, candidate à l'investiture républicaine pour l'élection présidentielle américaine. Toutes ont désignées mercredi 28 décembre 2011 "Figures de l'année 2011" par la BBC dans la catégorie "femmes". Problème : Sweetie n'est pas une femme, mais une femelle panda prêtée par la Chine au Royaume-Uni pour un an avec un autre specimen, moyennant la somme de 600 000 livres sterling (718 000 euros).

Sa présence dans le classement, supposée apporter une touche de "légèreté" selon la BBC, ne fait pas rire tout le monde. "La BBC n'a pas pu trouver une femme pour les nominations à la personnalité sportive de l'année [les dix finalistes étaient tous des hommes cette année], mais ils ont réussi à trouver une femelle panda pour les visages féminins de 2011", raille ainsi le travailliste John Prescott sur Twitter, où le mot clé #pandagate rassemble quantité de messages.

Trois femmes honorées pour de prestigieux mariages

"Voici pourquoi le #pandagate doit faire réagir : trois personnalités sur quatre sont des hommes dans l'actualité, ne laissez pas la seule place féminine à un panda", renchérit Catherine Mayer, journaliste au Time. De son côté, la BBC s'est défendue en expliquant que ce n'était pas la première fois qu'elle jouait la carte de l'humour en plaçant des animaux dans ce classement, y compris du côté des hommes. En 2009, un poisson géant figurait ainsi dans la liste masculine des personnalités de l'année.

Finalement, comme le soulignent le Guardian et certains utilisateurs sur Twitter, le vrai scandale est peut-être ailleurs. Trois femmes sur les douze de la liste, la duchesse d'Albe, Charlene Wittstock et Pippa Middleton, y figurent seulement à cause de leurs mariages très médiatisés (pour les deux premières) ou pour leur simple participation à un mariage très médiatise (pour la dernière). Là où Christine Lagarde, devenue la première femme à diriger le FMI (Fonds monétaire international), ou la chanteuse Amy Winehouse, saluée pour son œuvre au lendemain de sa mort tragique, sont absentes du classement...

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