L'Arcom met en garde la chaîne CNews après une séquence de "L'Heure des Pros" faisant le lien entre immigration et punaises de lit

Une question posée par le journaliste Pascal Praud, faisant l'amalgame entre la venue en France de migrants et la présence de punaises de lit, était "susceptible d'encourager des comportements discriminatoires", a tranché le régulateur.
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
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Le journaliste de CNews, Pascal Praud, avant une audition à l'Assemblée, le 29 février 2024 à Paris. (DIMITAR DILKOFF / AFP)

Une tape sur les doigts. Le régulateur des médias, l'Arcom, a rappelé à l'ordre la chaîne de télévision CNews, détenue par le milliardaire Vincent Bolloré, après une séquence de l'émission "L'heure des pros" qui était "susceptible d'encourager des comportements discriminatoires", a-t-elle indiqué dans un avis rendu public le 11 mars.

L'Arcom a estimé que ladite séquence entrait en contradiction avec la convention de CNews, selon laquelle la chaîne doit veiller "à ne pas encourager des comportements discriminatoires en raison de la race, ou de l'origine [...] ou de la nationalité".

"La formulation même" de la question posée par l'animateur de l'émission, Pascal Praud, "était susceptible d'encourager des comportements discriminatoires", tranche le régulateur, qui assure avoir "mis en garde" la chaîne "contre le renouvellement de tels manquements". Elle lui a "demandé de faire preuve de la plus grande vigilance quant au respect des stipulations précitées".

Des réactions politiques indignées

Fin septembre, le journaliste Pascal Praud, qui anime cette émission, avait posé une question assimilant immigration et présence des punaises de lit en France, pendant un débat sur la multiplication de ces insectes indésirables sur son plateau. "Il y a beaucoup d'immigration en ce moment. Est-ce que c'est les personnes qui n'ont pas les mêmes conditions d'hygiène que ceux qui sont sur le sol de France qui les apportent, parce qu'ils sont dans la rue, parce que peut-être n'ont-ils pas accès à tous les services comme les autres ? Est-ce que c'est lié à cela ?", avait notamment interrogé le journaliste.

La saillie avait suscité nombre de réactions politiques, les députés Renaissance évoquant sur X "un racisme rance qu'on espérait éradiqué", tandis que le député France insoumise Aurélien Saintoul évoquait de son côté "un racisme évident". Ces responsables politiques, comme Bérengère Couillard, à l'époque ministre chargée de la lutte contre les discriminations, avaient annoncé saisir l'Arcom.

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