Malgré la baisse des prix des fruits et légumes, Familles Rurales appelle à un "coup de pouce" de l'État pour booster la consommation

Famille rurales réclame notamment "une allocation alimentaire" pour aider les petits budgets "à consommer ces produits sains pour la santé".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des sacs en plastique utilisés pour peser les fruits et légumes dans un supermarché à Issy-les-Moulineaux, le 16 mai 2024. (JOEL SAGET / AFP)

Après des années de hausse, les fruits et légumes ont coûté moins cher en 2024 par rapport à l'année précédente, selon le bilan annuel de Familles Rurales. "C'est une bonne nouvelle" qui doit être accompagnée par "un coup de pouce" de l'Etat, estime Nadia Ziane, directrice du département consommation de l'association, invitée de France Inter mardi 23 juillet. 

"On constate un appel d'air, notre panier, qui est composé de dix légumes et de neuf fruits de saison, baisse de 7% cette année", indique Nadia Ziane. "Malheureusement", cette baisse n'est pas assortie d'un "sursaut" de la consommation, déplore-t-elle, évoquant "un renoncement aux fruits et légumes", trop chers pour certains budgets, quand d'autres budgets "plus confortables" n'ont pas encore "conscientisé" les bienfaits pour la santé de manger cinq fruits et légumes par jour. "Notre inquiétude est là", ajoute la représentante de Familles Rurales qui rappelle que la consommation de fruits et légumes est "un enjeu de santé publique", "pour éviter les risques de développer des pathologies".

"Il va falloir aider les petits budgets"

L'association tente d'interpeller les décideurs, parlementaires fraichement élus et futur gouvernement, sur les coûts du manque de mesures préventives. "En France, on préfère payer des soins plutôt que de les éviter, on dépense 20 milliards d'euros à soigner des pathologies dont on sait qu'elles sont dues à une alimentation inadaptée", regrette Nadia Ziane. Pour Familles Rurales, "il va falloir aider les petits budgets, leur donner un coup de pouce et mettre en place une allocation alimentaire". L'association a d'ailleurs chiffré cette aide de l'ordre de "8 à 9 milliards d'euros par an". "Quand vous rapportez cela aux 20 milliards de dépenses publiques, ça vaut le coup d'investir dans la prévention et de se lancer dans le soin", résume-t-elle.

Ce "renoncement" aux fruits et légumes s'explique notamment par le fait que cette baisse ne compense par les hausses de ces dix dernières années, de l'ordre de 50% supplémentaires pour les fruits et de 70% pour les légumes. "Le mythe selon lequel les fruits et les légumes sont des produits chers et qui augmentent vite est une réalité", analyse la représentante de l'association. "Quand on a des prix qui augmentent plus vite que les salaires, il ne faut pas s'étonner que les consommateurs se détournent de ces produits", lance Nadia Ziane, malgré l'effort de la grande distribution qui, cette année, a "multiplié les opérations promotionnelles" pour écouler ses stocks.

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