Les producteurs de viande bovine n'en peuvent plus

Mi-juin, dans un mois, une grande réunion est prévue entre les producteurs de viande bovine et la grande distribution. Le but est de trouver un accord sur les prix. Car il y a urgence : un tiers des 50 000 exploitants français sont en grande difficulté financière.

Dominique Guyon, exploitant de Rouvres-sous-Meilly (Côte-d'Or), doit s'endetter continuellement pour ne pas mettre la clé sous la porte. Et pour cause : à 3,70 euros le kilo de viande, Dominique perd 250 euros par animal vendu. À la fin de l'année, cela représente 20 000 euros de pertes.

Les "mammouths de la distribution" pointés du doigt

Le producteur s'insurge au micro de France 3 : "On ne baisse pas [le prix de] la viande chez le consommateur. On le baisse chez l'éleveur, donc il y a des marges. Et où elles sont, ces marges ? On sait où elles sont, ils ne veulent pas nous les répartir. Donc on va mourir."

En 2014, au gré des baisses des prix, quelque 300 millions d'euros ont été soustraits aux éleveurs au profit de l'abattage et des centrales d'achat. Jean-Pierre Fleury, président de la Fédération nationale bovine, "trouve qu'on contrôle beaucoup plus les paysans dans leur exploitation que l'on contrôle ces regroupements, ces mammouths de la distribution sous un regard complaisant de l’État, ces quatre centrales qui pèsent aujourd'hui 92% du marché français".