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Les dirigeants de General Motors surpayés... en pleine crise financière

Un rapport de l'organisme qui contrôle l'utilisation des aides publiques américaines aux entreprises en difficultés pendant la crise financière dénonce les rémunérations trop élevées d'une quinzaine de dirigeants du constructeur automobile General Motors. Il met aussi en cause le Trésor Public américain, qui a laissé détourner les règles qu'il a lui-même fixé en matière de rémunération.
Article rédigé par franceinfo
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  (La patronne de GM, Mary Barra et un autre dirigeant, Michael Milikin, devant le Sénat américain © REUTERS/Gary Cameron)

Onze milliards de dollars. C'est la somme payée par les contribuables américains pour sauver l'emblématique constructeur automobile General Motors, mis en péril par la crise financière de 2008. A ce sacrifice, il y avait des contreparties, énoncées par Barack Obama lui-même. L'une d'elles était le plafonnement des rémunérations des dirigeants d'entreprises aidées : pas plus de 500.000 dollars par an, avait annoncé le président des Etats-Unis. Et ce jusqu'au remboursement des sommes consenties par le Trésor Public.

Un million de dollars par an

Un rapport de l'autorité qui contrôle l'utilisation des aides publiques constate que la réalité est tout autre en ce qui concerne les dirigeants de GM et de sa filiale de crédit Ally Financial. L'inspection générale pour le Troubled Asset Relief Program, autrement dit TARP, pointe que 16 dirigeants des deux entreprises ont perçu des rémunérations supérieures à un million de dollars par an durant l'année 2013. GM et Ally n'avaient alors pas encore remboursé les aides publiques et étaient donc, en théorie, toujours sous le coup des règles instaurées par l'administration américaine. Une révélation qui vient troubler l'image égalitaire de la nouvelle patronne, Mary Barra.

13 morts

Le Trésor Public américain, loin de s'inquiéter de ces sommes, a accepté progressivement d'assouplir la règle. Et il conteste les conclusions du rapport, affirmant qu'il fallait en arriver là pour que les dirigeants de GM ne soient pas tentés de quitter le navire pour aller voguer vers des entreprises plus rémunératrices. Et ce d'autant que le climat n'est pas au beau-fixe pour le constructeur, qui doit rappeler plusieurs millions de véhicules à cause d'un défaut mécanique. La firme a pris son temps pour le faire et au moins 13 automobilistes se sont tués.

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