Les banques européennes sont "extrêmement solides", contrairement à "certaines banques américaines", assure la Banque de France
Elle veut rassurer à tout prix. "Les banques françaises et européennes sont extrêmement solides", a déclaré, vendredi 17 mars, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, au lendemain d'une nouvelle hausse des taux par la Banque centrale européenne, en pleine tourmente pour le système bancaire.
"Les banques européennes ne sont pas dans la situation de certaines banques américaines pour une raison très simple, qui est qu'elles ne sont pas soumises aux mêmes règles", a déclaré François Villeroy de Galhau sur BFM Business, en référence aux faillites récentes de banques régionales aux Etats-Unis, qui ont fait tanguer les marchés.
Le gouverneur a mis en avant la réglementation Bâle III, mise en place après la crise financière de 2008, "parfois critiquée" mais qui a prouvé l'"efficacité" des règles "sur leurs liquidités et sur leurs fonds propres". Selon lui, 400 groupes bancaires européens sont soumis à cette réglementation, contre seulement 13 aux Etats-Unis (les plus grands établissements).
Le cas particulier de Credit Suisse
François Villeroy de Galhau a évoqué une décision "prise au temps de l'administration Trump en 2019 (...) qui a consisté à dispenser les banques moyennes ou petites des règles de Bâle III", rappelant que les banques qui ont fait faillite la semaine dernière aux Etats-Unis en faisaient partie.
Ces faillites ont entraîné une chute des marchés boursiers, qui se sont repris en début de semaine avant de replonger, avec des craintes sur la santé de Credit Suisse. La deuxième banque helvétique a tenté de rassurer en milieu de semaine en annonçant un emprunt de 50 milliards de francs suisses (50,6 milliards d'euros) à la banque nationale du pays pour sa restructuration.
Credit Suisse est "un cas particulier connu depuis plusieurs années", a souligné le gouverneur de la Banque de France. "C'est une banque qui a à la fois des difficultés de modèle d'affaires (...) et des défaillances de son système de contrôle interne", a-t-il ajouté, encourageant l'établissement à aller "au bout du travail" de redressement.
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