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Faillite de la Silicon Valley Bank : comment expliquer le vent de panique sur les marchés boursiers ?

La déroute de la Silicon Valley Bank fait trembler la finance mondiale. Peut-on parler d'un risque de contagion ? Le décryptage de Fanny Guinochet.

Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Agence Silicon Valley Bank  à Santa Clara (Etats-Unis). (NOAH BERGER / AFP)

Selon Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, ou encore la Banque de France, il ne faut pas s'inquiéter sur la déroute de la Silicon Valley Bank : le risque de contagion est quasi-nul. Ne serait-ce que parce que SVB était très spécialisée dans un domaine : la tech.

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Il faut noter que c’est aussi une toute petite banque, régionale, la 16e banque américaine. Un véritable canard boiteux qui a prêté de l’argent à des fonds sans garanties, sans anticiper un retournement du secteur. Or, la tech va mal, et, surtout, les taux d’intérêt aux États-Unis ont explosé. Or, quand elle a voulu vendre ses titres, elle a beaucoup perdu. Quand ses clients ont tous voulu récupérer leur argent, elle a été incapable de leur rendre. D’autres établissements américains ont chuté dans la foulée, mais ce sont tous des banques locales, ou très dépendantes d’un secteur : la tech, les cryptomonnaies, l’informatique, etc.  

Pas d'équivalent en France

La France n’a pas d’établissements de ce type. Nos banques hexagonales sont beaucoup plus diversifiées et, surtout, notre système français et européen est bien plus régulé, depuis la crise financière de 2008. Bien plus qu’aux États-Unis, où Donald Trump a libéralisé, dérégulé le système en 2017. En Europe, les banques sont soumises à des contrôles beaucoup plus stricts.   

Aux États-Unis, lundi 13 mars, les autorités sont intervenues très vite : tout le monde a en tête le scénario noir de 2008, avec l’effet domino, après la faillite de Lehman Brothers. Lundi 13 mars, il y a eu comme un consensus général pour stopper net toute contagion, ça a été très rapide. Joe Biden, le président américain a sorti les grands moyens et a promis que l’État interviendrait, notamment pour rembourser les épargnants. En Allemagne, le superviseur financier a fermé la filiale locale de SVB. En Angleterre, HSBC a racheté la filiale. Enfin, à noter que SVB n’a pas de filiale en France. 

Les Bourses réagissent 

Pourtant, les marchés financiers ont tangué. À Paris, le CAC 40 a chuté de 3%. Sa pire séance depuis trois mois. Toutes les bourses européennes ont été secouées, Francfort, Milan, etc.

Mais, selon les analystes, ce n’est pas tant parce que les investisseurs anticipent des faillites en cascade, mais parce qu’ils se disent juste que le secteur bancaire va rapporter moins. Du coup, ils placent leur argent ailleurs, dans le luxe ou l’automobile. Reste qu’il faut toutefois être attentifs à la suite. Cette tempête va inciter les banques centrales à revoir leur politique de hausses des taux, et rappelle que si, avant, l’argent ne coûtait rien, aujourd’hui, il a un prix.

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