Revalorisation du point d'indice des fonctionnaires : "Ce n'est pas cela qui va changer ma vie", témoigne une assistante en école maternelle
Le projet de loi sur le pouvoir d'achat est présenté, ce jeudi, en conseil des ministres. Il contient une hausse générale des salaires des fonctionnaires. Pour Maria, Atsem, cette évolution doit représenter une hausse de près de 50 euros par mois.
"Je sais déjà que ce n'est pas cela qui va changer ma vie", réagit Maria, Atsem (agent territorial spécialisé dans les écoles maternelles), en apprenant la possible revalorisation du point d'indice des fonctionnaires. Après quasiment dix années de gel, le gouvernement promet de l'augmenter de 3,5% à partir du 1er août, avec une rétroactivité au 1er juillet. C'est l'une des mesures du projet de loi sur le pouvoir d'achat présenté, jeudi 7 juillet, en conseil des ministres.
Maria, 53 ans, a passé le concours de la fonction publique, il y a 15 ans, pour devenir Atsem. Depuis, elle travaille dans une école maternelle de Seine-Saint-Denis avec des enfants de 4 et 5 ans. Elle gagne 1 600 euros net par mois. "Mon salaire suffit à payer les impôts, les factures du quotidien et le crédit de la maison. Après cela, je n'ai plus rien", explique Maria. Son mari est actuellement en attente de pension invalidité. "Avec trois enfants à charge, c'est une situation très difficile."
Près de 50 euros de plus par mois
Si le point d'indice des fonctionnaires augmente de 3,5%, comme le promet le gouvernement, Maria gagnera 48 euros net de plus par mois. "C'est mieux d'avoir une augmentation que pas d'augmentation du tout, mais je pense qu'elle ne sera pas suffisante par rapport au pouvoir d'achat actuel. Tout augmente", constate l'Atsem.
Maria s'agace du manque de reconnaissance des Atsem. Leurs tâches sont multiples et pas toujours bien définies : accueil, cantine, dodo et hygiène des enfants, entretien des sanitaires, accompagnement de l'institutrice dans les différentes activités.
"C'est intense. Nous avons des classes de 25 élèves, des petits. C'est beaucoup de cris, c'est beaucoup de pleurs. C'est dur physiquement parce qu'on est toujours baissées."
Maria, Atsemà franceinfo
"Les tables sont basses. Parfois, il faut porter les enfants pour les mettre dans les lits ou pour la douche. Se baisser pour attacher les manteaux, faire les lacets", liste Maria. En plus des 3,5% d'augmentation, le gouvernement annonce des mesures complémentaires, plus ou moins catégorielles. Les syndicats les jugent insuffisantes pour compenser la perte de pouvoir d'achat. La CGT réclame une hausse de 10% du point d'indice.
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