Restauration collective : face à l'inflation, le secteur perd de l'argent et demande de l'aide aux pouvoirs publics
Le Syndicat national de la restauration collective alerte sur une situation intenable et demande aux collectivités d'augmenter leurs prix.
"Le secteur perd de l'argent aujourd'hui et donc on en appelle à la responsabilité collective des pouvoirs publics pour ne pas se retrouver dans une situation dramatique", alerte samedi 5 novembre sur franceinfo Anne-Laure Descleves, porte-parole du SNRC, le Syndicat national de la restauration collective. Des propos en réaction à l'inquiétude des professionnels de la restauration scolaire face à l'inflation galopante.
Le secteur est en difficulté et demande aux collectivités d'augmenter leurs prix pour y faire face. Le syndicat national de la restauration collective dénonce une situation intenable et partagera une tribune lundi en ce sens. Le Parisien-Aujourd'hui en France en publie des extraits samedi matin.
"Les restaurateurs collectifs - qui font donc les cantines scolaires - sont très inquiets aujourd'hui de la situation dans laquelle nous nous trouvons", explique la porte-parole. Elle affirme que le secteur est confronté "à une inflation des produits alimentaires" avec lesquels sont préparés "tous les jours les plateaux-repas que l'on sert aux enfants".
"On ne peut plus payer la nourriture qu'on achète"
Une inflation qui ne peut pas - selon elle - se répercuter sur les prix de la cantine pour les collectivités territoriales avec lesquelles les restaurateurs collectifs sont en contrat public : "Quand vous passez un contrat public avec une collectivité, vous vous engagez pour plusieurs années, vous n'avez pas la possibilité de modifier les prix. Aujourd'hui, on a des inflations alimentaires que nous n'avions jamais connues depuis des dizaines d'années. A titre d'exemple, depuis un an les prix ont augmenté de plus de 9% et on se retrouve avec des charges intenables."
Les professionnels de la restauration collective tirent donc la sonnette d'alarme : "Il est absolument nécessaire que nous soyons entendus et que nos prix soient répercutés rapidement." "Nous sommes dans une situation de panique et c'est un vrai cri que nous lançons aux collectivités." Autre demande, que les contrats - faute de pouvoir être revalorisés - puissent au moins être rompus.
Pour tenir face à cette situation, la porte-parole demande donc aux pouvoirs publics de répercuter cette hausse sur les prix alimentaires : "C'est une demande soutenue par l'association des maires de France et par la FNSEA", détaille Anne-Laure Descleves. "On réalise que les collectivités sont pour la plupart dans des situations compliquées. Certaines acceptent de monter leurs prix, certaines choisissent de les répercuter - ou pas - sur les parents", explique-t-elle avant d'ajouter, inquiète : "Aujourd'hui, plus de 90% de nos contrats n'ont pas été revalorisés à un prix équitable depuis le début de l'année." Une situation qu'elle qualifie de "dramatique". "Nous sommes dans une situation où on ne peut plus payer la nourriture qu'on achète", s'alarme la porte-parole.
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