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Reportage "C'est vraiment désastreux" : à Bruxelles, l'augmentation des prix de l'énergie "angoisse" particuliers et professionnels

Transports, hôpitaux, écoles et entreprises risquent d'être perturbés ce mercredi en Belgique pour dénoncer la flambée des prix de l’énergie et la chute du pouvoir d’achat. Les syndicats estiment que les aides promises par l'Etat ne suffiront pas.

Article rédigé par franceinfo - Angélique Bouin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le Thai café à Bruxelles, en novembre 2022. (ANGELIQUE BOUIN / RADIO FRANCE)

Avec une inflation record et la suppression dans tout le pays des contrats à prix fixe quand ils arrivent à échéance, les factures ont doublé voir triplé chez les ménages. C'est ce qui est arrivé à Jean, la soixantaine. "C'est vraiment désastreux", se lamente-t-il.

"Partout, on essaye de faire des économies : sur la nourriture, le chauffage, l’éclairage, sur tout ! Les prix ici ont augmenté de 12% le mois dernier. En France, c’est 6% car vous avez le bouclier tarifaire. Nous on ne l’a pas !"

Jean, bruxellois

à franceinfo

>> Transports : le gouvernement plaide pour un "bouclier tarifaire" pour limiter la hausse des prix des billets de train

Il a pris ses factures de gaz et d'électricité et est allé voir Infor GazElec, un centre de conseil et d’information sur l’énergie où les bruxellois défilent. Nicolas Porcin en est le coordinateur, son service est submergé. "Ce sont des personnes angoissées, qui se demandent comment elles vont payer leurs factures.", raconte-t-il. "Je travaille ici depuis 15 ans, je n'avais jamais vu ça. Les demandes ont été multipliées par trois, c'est énorme !"

Face à la flambée des prix de l'énergie et la chute du pouvoir d'achat, les syndicats appellent à une journée de grève nationale, mercredi 9 novembre. Ils estiment que les aides promises par le gouvernement belge s'inscrivent dans la campagne "pré-électorale" du parti conservateur au pouvoir et ne suffiront pas. Cette enveloppe de 5,5 milliards décidée par le gouvernement doit permettre de lutter contre l'inflation. Elle prévoit notamment une aide de 250 euros pour les plus faibles revenus qui voient les factures d'électricité grimper, des aides au logement pour les étudiants et une subvention d'urgence pour les agriculteurs.

Une "contribution énergie" pour la clientèle

Infor GazElec conseille aussi les PME. Des boulangers, des charcutiers par exemple, au bord de la faillite. A Bruxelles, des petits restaurants envisagent de fermer un jour par semaine, voire plusieurs mois cet hiver, pour couper les chambres froides, énergivores.

Chez Thaï Café, une grosse chaine de restauration qui fait aussi de la vente à emporter, Michel De Bloos a fait un autre choix. Depuis le début du mois d'octobre, il demande un euro de "contribution énergie" par client. "Le constat était qu’on avait, globalement, pour l'ensemble de nos restaurants, environ 100 000 euros d’augmentation de frais d’énergie par mois. J’ai fait le parallèle : nous avons environ 100 000 clients, donc ça représente un euro par personne !"  

Les clients sont prévenus, au moyen d'une affichette. Alicia fait partie de la clientèle du Thaï Café et "préfère" que ce soit écrit noir sur blanc plutôt que "caché dans le menu, où on ne le voit pas. Au moins, c'est clair, on le sait !" La mesure se veut temporaire et donc réversible, promet le patron de cette chaine.

"C'est vraiment désastreux" : à Bruxelles, l'augmentation des prix de l'énergie déstabilise les particuliers comme les professionnels - le reportage d'Angélique Bouin

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