Plan d'économies annoncé par Bruno Le Maire : "On verra dans les prochains mois si on a besoin d'aller plus loin", lance le ministre délégué aux Comptes publics

Thomas Cazenave juge "probablement difficile" de pouvoir tenir l'objectif d'un "déficit à 4,9% du PIB pour 2023" en raison d'un "ralentissement des recettes".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Thomas Cazenave, ministre délégué chargé des Comptes publics, sur France Inter le 20 février 2024. (FRANCE INTER)

"Nous n'écartons pas le fait que l'on aura peut-être, si nécessaire, un budget rectificatif à l'été", prévient mardi 20 février sur France Inter Thomas Cazenave, ministre délégué chargé des Comptes publics, au lendemain de l'annonce d'un tour de vis budgétaire pour l'État. Lundi, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a annoncé 10 milliards d'euros d'économies supplémentaires pour cette année, afin de tenir l'objectif d'un déficit à 4,4% du PIB. Thomas Cazenave reconnaît qu'il s'agit d'un "effort significatif". Mais il n'affirme pas pour autant si cela suffira à compenser la baisse de la croissance. "On verra dans les prochains mois si on a besoin d'aller plus loin", ajoute-t-il.

Le ministre délégué chargé des Comptes publics juge en effet "probablement difficile" de pouvoir tenir l'objectif d'un "déficit à 4,9% du PIB pour 2023" en raison d'un "ralentissement des recettes". Thomas Cazenave soutient cela dit que pour cette année l'objectif "reste le même", à savoir de "baisser notre déficit à 4,4%" du produit intérieur brut. Pour Bercy, ces économies relèvent d'un "enjeu de justice". Il rappelle ainsi que le gouvernement avait "massivement protégé les Français, l'économie et les collectivités territoriales" notamment durant la crise sanitaire liée au Covid-19. Il en est donc, selon Thomas Cazenave "de la responsabilité" du gouvernement "de réduire le déficit pour faire face aux crises de demain".

"Tout le monde est mis à contribution"

"Les Français peuvent tout à fait comprendre que quand on a moins de recette, il faut dépenser un peu moins", insiste-t-il, avant de préciser que ce "plan est très concentré sur l'État". Avec ce plan de redressement, le gouvernement entend montrer que "tout le monde est mis à contribution, [qu'il] n'y a pas d'immunité budgétaire". Mais le ministre délégué chargé des Comptes publics souligne que l'État "ne demande pas d'effort aux Français" et va "prendre sur [ses] épaules le soin de faire ces économies pour éviter de laisser les finances publiques dériver".

Parallèlement à ces économies demandées, Thomas Cazenave estime qu'il "y a des recettes supplémentaires à aller chercher en appliquant la fiscalité telle qu'elle existe". Il constate que "depuis le 1er janvier" le gouvernement s'est doté de "18 mesures supplémentaires pour mieux lutter contre la fraude fiscale, sociale, douanière" ou encore contre "le délit d'incitation à la fraude fiscale et sociale".

Enfin, le ministre délégué chargé des Comptes publics revient sur l'annonce par le gouvernement de la mise en place d'une participation forfaitaire des salariés utilisant leur compte personnel de formation. Thomas Cazenave confirme que cette participation sera de l'ordre de "10%" de chaque formation. "Cela donnera lieu à un décret qui sera pris courant avril", précise-t-il.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.