Coupes budgétaires : les pistes du gouvernement pour économiser 10 milliards d'euros
Dix milliards d'euros en moins. Face à une croissance pour l'année 2024 revue à la baisse de 1,4% à 1%, Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie et des Finances, a annoncé dimanche un vaste plan d'économies afin de maintenir le déficit de la France à 4,4%. "Tous les ministères contribueront à hauteur de ce qu'ils représentent dans le budget national", a précisé le locataire de Bercy.
Ces 10 milliards d'économies seront répartis ainsi : cinq milliards sur les dépenses de fonctionnement de tous les ministères, un milliard sur l'aide publique au développement, un milliard d'euros sur MaPrimeRenov' ou encore une "contribution" des opérateurs de l'Etat.
"Le décret d'annulation de ces 10 milliards d'économies sera pris cette semaine pour ne laisser aucune ambiguïté sur notre détermination à maîtriser les finances publiques", a prévenu le ministre lundi matin. Franceinfo vous résume comment Bruno Le Maire compte s'y prendre.
Une forme de sobriété dans les ministères
Comment récupérer cinq milliards sur le budget des ministères ? Concrètement, le ministre délégué chargé des Comptes publics, Thomas Cazenave, a annoncé 700 millions d'euros d'économies sur la masse salariale de l'Etat, notamment en reportant certains recrutements.
Le ministre délégué veut également réduire de 750 millions d'euros la facture d'achat des ministères. Comment ? "Acheter mieux et acheter moins", a résumé Thomas Cazenave. Bercy défend aussi une forme de sobriété, avec 20% de déplacements en moins des agents de l'Etat, au profit notamment de "la visio".
Les économies toucheront aussi l'immobilier, avec une réduction de 25% des surfaces de bureaux occupées par l'Etat.
Des politiques publiques revues à la baisse
Certaines politiques publiques voient leur enveloppe amputée. C'est le cas de MaPrimeRenov', dont le budget devait passer de 2,4 à 4 milliards d'euros pour 2024, mais qui devrait finalement plafonner à trois milliards. Bercy entend également réviser la prise en charge des coûts des contrats d'apprentissage, pour économiser 200 millions d'euros, et revoir à la baisse le plan "compétences", pour récupérer 150 millions d'euros.
Le gouvernement a aussi l'intention de réaliser 200 millions d'euros d'économies grâce à la mise en place "dès cette année" d'une participation forfaitaire des salariés pour bénéficier du compte personnel de formation (CPF). L'instauration d'un reste à charge était déjà prévue par la loi de finances 2023, mais n'a jamais été mise en œuvre. Désormais, Bercy souhaite que les bénéficiaires financent "au minimum 10% du coût de la formation", à l'exception des demandeurs d'emploi.
L'entourage de Catherine Vautrin, la ministre du Travail, assure toutefois à franceinfo que "les modalités ne sont pas encore complètement arbitrées à ce stade". Une réunion est prévue sur le sujet cette semaine. La ministre souhaite par ailleurs "échanger avec les partenaires sociaux".
Certains projets reportés après 2024
Enfin, certains projets seront repoussés au-delà de 2024 pour alléger des finances de l'année en cours. Sans préciser lesquels, Thomas Cazenave a annoncé le report de "projets internationaux" d'aide publique au développement, pour économiser 800 millions d'euros.
Par ailleurs, la hausse de l'enveloppe du fonds vert, initialement fixée à 500 millions d'euros, sera finalement limitée à 100 millions. Cette baisse du budget alloué à ce dispositif qui aide les collectivités territoriales à lutter contre le changement climatique se traduira inévitablement par le report de plusieurs projets.
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