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Inflation : quatre questions sur la baisse de prix sur "plusieurs centaines de produits" en juillet annoncée par Bruno Le Maire

Le ministre de l'Economie a assuré que 75 groupes industriels s'étaient engagés à baisser les prix de plusieurs centaines de produits d'alimentation courante à partir du mois prochain. Le détail des produits n'est pour l'instant pas connu.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Une personne dans un supermarché Auchan à Paris, le 31 mai 2023. (RICCARDO MILANI / HANS LUCAS / AFP)

Les "prix vont baisser", mais comment exactement ? Au moins 75 grands industriels de l'agroalimentaire se sont engagés à baisser les prix de centaines de produits touchés par la flambée de l'inflation, a annoncé vendredi 9 juin Bruno Le Maire, sur BFMTV. "Je dis aux Français que dès le mois de juillet, sur un certain nombre de références et de produits, les prix baisseront", a affirmé le ministre de l'Economie. Quelles modalités se cachent derrière cette annonce ? Quels produits sont concernés ? Franceinfo répond aux questions qui se posent.

1 Quels produits sont concernés par ces baisses de prix ?

L'initiative concerne "plusieurs centaines de produits de consommation courante", a affirmé Bruno Le Maire. Parmi les produits concernés, le ministre a cité les pâtes, la volaille, les céréales ou encore les huiles, c'est-à-dire ceux dont "les prix sur les marchés de gros baissent". Une liste complète doit être transmise au gouvernement "la semaine prochaine", a ajouté le ministre, qui s'attend à une baisse "de 2, 3, 5, peut-être jusqu'à 10% sur certains produits". La liste des produits "ne sera de toute façon pas rendue publique" pour "une question de respect de la concurrence", précise le ministère de l'Economie à franceinfo.

2 Quels industriels ont accepté de négocier avec le gouvernement ?

Le ministre de l'Economie n'a pas détaillé la liste des 75 groupes agroalimentaires concernés par ces engagements, mais il a cité Coca-Cola, Mondelez (Lu, Milka, Heudebert…) ou Nestlé. Il a ajouté que ces industriels s'étaient également engagés à rouvrir les négociations commerciales avec les supermarchés sur les contrats conclus pour 2023. Une bonne nouvelle pour les consommateurs, les prix étant normalement fixés pour l'année, après des négociations entre distributeurs et industriels.

3 Comment cette baisse est-elle financée ?

Si l'inflation est en baisse, à 5,1% en mai sur un an, celle des produits alimentaires atteint encore 14,1%, selon l'Insee. Pour financer les baisses de prix, les industriels ont accepté d'anticiper la répercussion de la baisse des prix de gros sur certaines matières premières, comme le blé. "Quand les prix de gros baissent, (...) il faut parfois trois mois, quatre mois, cinq mois avant que le prix des produits concernés (...) baisse également", a expliqué Bruno Le Maire. Le ministre a affirmé que les groupes agroalimentaires avaient accepté "une indexation anticipée", sans laquelle la baisse des prix de gros n'aurait été répercutée que "vers septembre, octobre, voire un peu plus tard".

4 Comment le gouvernement pourra-t-il s'assurer de la mise en œuvre de ces baisses ?

"Nous vérifierons avec la Répression des fraudes que l'engagement des industriels est tenu. La confiance, c'est bien, le contrôle, c'est encore mieux", a assuré Bruno Le Maire. En début de semaine, le ministre de l'Economie avait également menacé sur France 5 de publier la liste des industriels "qui n'ont pas voulu faire baisser les prix de détail alors que les prix de gros baissent". Le locataire de Bercy avait même dit être prêt à utiliser "l'outil fiscal pour aller rechercher dans les marges des grands industriels, qui sont élevées et qui se redressent".

Le ministre "retrouvera les industriels à la rentrée pour faire le point", précise auprès de franceinfo le ministère, qui promet de réagir "avec une taxe si les marges des industriels ont augmenté et qu'ils n'ont pas baissé les prix". Bercy entend cependant jouer pour l'instant "sur la confiance en se montrant flexible". "J'ose espérer que je n'aurai pas à dégainer cette arme fiscale", a ainsi affirmé Bruno Le Maire vendredi sur BFMTV.

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