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"Je suis revenu spécifiquement pour l'Alpine" : à Dieppe, la renaissance de la marque automobile mythique

L'usine Alpine de Dieppe inaugurait jeudi sa nouvelle ligne de production, après une vingtaine d'années d'arrêt.

Article rédigé par Solenne Le Hen
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Au total, 150 salariés ont été embauchés pour produire la nouvelle A110, dans l'usine Alpine de Dieppe (Seine-Maritime).  (SOLENNE LE HEN / RADIO FRANCE)

C'est la renaissance d'un mythe. Renault relance l'Alpine. La marque automobile française, installée à Dieppe (Seine-Maritime), a inauguré jeudi 14 décembre sa nouvelle ligne de production, après avoir arrêté la fabrication la mythique berlinette pendant une vingtaine d'années. 

La production a débuté cette semaine et les premières voitures devraient être livrées d'ici trois mois. La nouvelle Alpine A110 sera d'abord commercialisée en série limitée à 1 955 exemplaires, en clin d'oeil à la date de création de la marque. Elle sera ensuite vendue en série. Alpine compte sur cette voiture pour relancer la marque mythique.

35 millions d'euros d'investissements

Vincent Lasserre fait le guide dans l’atelier de tôlerie, où les nouvelles Alpine A110 commencent à prendre vie. "On retrouve les emboutis dans les portes, la nervure sur le capot, la ligne globale", détaille le responsable de production. Comme les 400 autres salariés de Dieppe, c'est un passionné du petit bolide bleu. Il a grandi avec l'Alpine. "J'avais quitté le groupe Renault et je suis revenu spécifiquement pour l'Alpine. C'est mythique et je voulais faire partie du projet."

Je suis né dans les années 1970, quand l'A110 brillait à peu près sur tous les circuits. C'était LA voiture sportive française, qui rivalisait avec la Porsche

Vincent Lasserre, responsable de production à l'usine Alpine de Dieppe

à franceinfo

L'usine de Dieppe n'avait pas fabriqué d'Alpine depuis 22 ans mais elle continuait pourtant à construire des voitures pour le groupe Renault. Elle avait notamment produit la Clio, récemment. L'usine, elle, avait gardé le nom d'Alpine, comme un espoir. Cet espoir est désormais relancé, grâce à 35 millions d'euros d'investissement réalisés en quelques semaines à peine et la vente des 1 955 exemplaires de la nouvelle A110, réservés très rapidement. 

150 salariés embauchés pour produire l'A110

Face à cette renaissance, Bruno Lemaire, le ministre de l’Economie, a tenu à saluer jeudi le travail réalisé par Alpine. "C'est le symbole de la renaissance industrielle française. C'est la preuve que, si on y met toute l'énergie nécessaire, les investissements, l'innovation, si on a aussi l'engagement de tous les salariés (...), on peut faire revivre une voiture mythique." Il résume : 

C'est une petite bombinette bleue qui montre qu'on peut créer des emplois industriels dans notre pays.

Bruno Le Maire, ministre de l'Economie

à franceinfo

Pour le redémarrage de l'Alpine, 150 salariés ont été embauchés. Les premiers modèles seront livrées en mars, avec une production de seulement 15 voitures par jour. "C'est du sur mesure !, vante Vincent Lasserre, comme un sac de grande marque. On a des artisans qui vont finir la voiture manuellement. C'est le véhicule premium du groupe."

Après les 1 955 premières livraisons, en seulement trois couleurs - noir, blanc et le célèbre "bleu alpine", l’A110 sera fabriquée en série et vendue avec des options. Les clients devront patienter environ un an et débourser entre 55 000 et 60 000 euros. À ce prix-là, Renault n'a pas pour objectif d'en vendre une grande quantité. L'objectif est fixé à 3 000 voitures par an. En relançant l’un de ses fleurons, le constructeur souhaite surtout gagner en image et retrouver une place sur le marché de la voiture sportive haut de gamme.

Le reportage de Solenne Le Hen à Dieppe (Seine-Maritime)

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