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Goodies de l'Elysée : un fournisseur estampillait ses mugs "Porcelaine de Limoges" à tort

Les premiers mugs en porcelaine choisis par l'Élysée pour sa boutique de produits dérivés étaient estampillés "Limoges", alors qu'ils sont décorés à Toulouse, révèle France Bleu Limousin.

Article rédigé par franceinfo - Avec France Bleu Limousin
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Les premiers mugs proposés sur la boutique étaient estampillés à tort "porcelaine de Limoges" (Capture d'écran boutique.elysee.fr)

L'Élysée ouvre samedi 15 septembre sa boutique de produits dérivés pour financer des travaux dans le palais. Dans la liste, il y a des T-shirts, des montres, ou encore des mugs en porcelaine. Sur ces derniers, l'Élysée a fait une petite erreur de casting dont ils se sont rendu compte "dans le courant de l'été, avant même qu'on les reçoive", explique le service communication. 

Les objets initialement prévus, estampillés "Porcelaine de Limoges" ne respectaient en fait pas la nouvelle Indication Géographique (IG), révèle France Bleu Limousin. Ce label protège la production limougeaude depuis le mois de décembre 2017. Pour être siglée "Limoges", la porcelaine doit être entièrement fabriquée et décorée à Limoges ou dans le département de la Haute-Vienne. Or, les produits fournis par l'entreprise Mug in France ne répondent pas à ces critères, car la société, basée en Dordogne, fait décorer sa porcelaine près de Toulouse, mais estampille ses produits "Porcelaine de Limoges".

De "Porcelaine de Limoges" à "Porcelaine française"

Dès la découverte de la tromperie, l'Elysée a "demandé à remplacer Porcelaine de Limoges par Porcelaine française", indique le service communication du palais présidentielle. Pour sa part, l'association pour l'IG Porcelaine de Limoges, basée en Haute-Vienne, s'est aperçue de l'erreur sur les mugs début septembre et en a fait part au PDG de l'entreprise. La lettre recommandée lui demandant de retirer l'appellation "Limoges" de ses produits est partie le 4 septembre.

Mug in France, plaidant sa bonne foi et sa méconnaissance des critères de l'IG, s'est immédiatement exécutée, mais il a fallu mettre de côté toute la production de mugs préparée pour l'Élysée. "C'était cuit à 800 degrés, impossible d'effacer l'estampille sous la tasse", a expliqué à France Bleu Limousin, le PDG Jean-Charles Granchamp, qui a donc dû relancer toute une production désormais tamponnée "porcelaine française".

"C'est croquignolesque !"

La gaffe est rattrapée in extremis, mais l'histoire ne fait pas rire les porcelainiers de Limoges. "C'est croquignolesque !" s'offusque, avec ironie, Alain Mouly, président de l'association pour l'IG Porcelaine de Limoges. "L'État attribue des labels et l'État lui-même achète des produits dont la provenance n'est pas du tout identifiée, alors que le but est aussi de protéger le consommateur ! Je trouve que les collaborateurs de l'Élysée sont légers dans leur démarche".

Les porcelainiers de Limoges affichent même des doutes sur l'origine de ces mugs. "Nous avons demandé à tous nos fabricants s'ils ont fourni ces produits à l'entreprise. Réponse négative de tout le monde", affirme Alain Mouly. "On peut donc supposer qu'avant la décoration à Toulouse, ce n'est même pas fabriqué à Limoges ou en Haute-Vienne". Pour l'heure, Mug in France ne précise pas l'origine exacte de ses produits, mais l'Elysée a déjà fait savoir que pour la prochaine commande, elle "passera par un fabricant de Limoges où l'intégralité est fabriquée" dans la capitale haut-viennoise.

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