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Transition énergétique : taxer les plus riches "mérite débat", selon la Cour des comptes

"Je ne balaierais pas cette proposition d'un revers de main", déclare le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, ministre de l'Économie sous François Hollande.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, le 25 mai 2023 sur France Inter. (FRANCE INTER / RADIO FRANCE)

Pour financer la transition énergétique, faut-il taxer les plus riches, comme le préconise un rapport commandé par le gouvernement ? "Je ne balaierais pas cette proposition d'un revers de main, je pense qu'elle mérite débat", répond le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, invité jeudi 25 mai sur France Inter. À l'inverse, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, ne veut pas en entendre parler. "Ni l'augmentation des impôts", ni "l'augmentation de notre dette" ne sont de "bonnes options", a-t-il tranché mardi sur RTL.

"Je ne dis pas qu'il faut le faire, je pense qu'il faut en discuter sur le long terme, il ne s'agit pas de faire ça demain matin", poursuit Pierre Moscovici. "Il faut réfléchir aux conditions : ça peut être ça, ça peut être un autre type d'impôt", avance-t-il, tout en rappelant qu'il n'est "pas systématiquement favorable à l'impôt". Quoiqu'il arrive, "la question recettes ne peut pas être évacuée complètement". En effet, "il faudra bien trouver ces milliards" pour financer la transition énergétique.

Ce rapport de l'économiste Jean Pisani-Ferry chiffre à 66 milliards d'euros supplémentaires par an, dont jusqu'à 34 milliards de fonds publics, les investissements nécessaires pour atteindre en 2030 l'objectif d'une réduction de 55% des émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990. "Pour les générations futures, c'est un investissement qu'il faut faire", approuve l'ancien ministre de l'Économie, sous François Hollande. "Il faut qu'on ait ce débat dans sa globalité, dans son ensemble et qu'aucune source de financement ne soit exclue a priori", insiste-t-il. Il pointe un "risque" : "Si on dit qu'il y a un coût de 35 milliards par an, que vous ne le financez pas par la dette, ou par l'impôt, vous n'allez pas le financer du tout".

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