Bâtiment : la rénovation énergétique doit être "un chantier prioritaire" en massifiant les aides publiques, préconise un rapport parlementaire
En 2017, la France a consommé en moyenne 13,8 kg équivalent pétrole par m2 (kgep/m2) pour se chauffer, soit 4 kgep/m2 de plus que la moyenne européenne. La rénovation énergétique des bâtiments doit devenir un "chantier prioritaire", intime un rapport parlementaire, adopté mercredi 4 octobre par l'Assemblée nationale. Selon le document, la majorité des rénovations réalisées ne sont pas des "rénovations globales performantes", en raison, notamment, d'un reste à charge trop important et d'un dispositif d'aides qui favorise les "monogestes" comme le changement du système de chauffage.
Les 47 propositions de ce rapport sont le fruit d'une mission d'information pilotée par les députées Julie Laernoes (EELV) et Marjolaine Meynier-Millefert (Renaissance). Le texte demande l'examen "au plus vite" du projet de loi de programmation énergie climat (LPEC) et préconise de "changer de paradigme", en privilégiant l'isolation et la rénovation globale des logements. "Les objectifs de rénovation énergétique des bâtiments constituent un impératif énergétique, climatique et social", soulignent les rapporteuses. Le bâtiment est le quatrième secteur le plus émetteur de gaz à effet de serre.
La France compte actuellement 7,2 millions de logements considérés comme des passoires énergétiques. D'ici à 2050, 95% du parc immobilier doit faire l'objet d'une rénovation globale et performante, ce qui n'est pas le cas de la majorité des rénovations réalisées jusqu'à présent, souligne le rapport. Pour accélérer les choses, les députées proposent d'évaluer les "processus décisionnels" dans les copropriétés et d'imposer des travaux de rénovation aux plus énergivores (classées F et G).
Un reste à charge trop important, de l'ordre, parfois, de "plusieurs dizaines de milliers d'euros", dissuade encore les propriétaires de mener à bien tous les travaux nécessaires. C'est pourquoi les rapporteuses en appellent à un relèvement "très substantiel et rapide des dépenses publiques en faveur de la rénovation énergétique" ainsi qu'à une facilitation des recours aux prêts dédiés. L'Etat devrait ainsi augmenter de 14 milliards d'euros par an ses dépenses en la matière et fixer des objectifs chiffrés de distribution de l'éco-prêt à taux zéro, aujourd'hui sous-utilisé.
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