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Défaut de pédagogie, pas d'étude d'impact : les raisons du nouveau report de la réforme des APL

Le nouveau report de la réforme des aides personnalisées au logement, annoncé jeudi par le ministre chargé de la Ville et du Logement, Julien Denormandie, suscite de la surprise, voire de l'incompréhension au sein de la majorité.

Article rédigé par franceinfo - Jean-Jérôme Bertolus
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le ministre du Logement Julien Denormandie, en charge du dossier des APL, à la sortie du conseil des ministres le 5 décembre 2019. (FRED DUGIT / MAXPPP)

Après un premier report en juillet dernier, à la demande de la Caisse nationale des allocations familiales, la réforme des aides personnalisées au logement (APL) est une nouvelle fois repoussée. Elle entrera en vigueur le 1er avril 2020 et non le 1er janvier, comme c'était prévu. L'annonce de ce report, jeudi 26 décembre, par le ministre chargé de la Ville et du Logement, Julien Denormandie, étonne au sein de la majorité. Un député LREM parle même "d'amateurisme". 

Officiellement, un report pour des raisons "techniques"

Le gouvernement explique que ce report fait suite à une demande de la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf), qui a besoin de plus de temps pour mettre en oeuvre la réforme. Les "travaux techniques relatifs" à l'évolution du mode de calcul des allocations logement "montrent encore des zones d'incertitude", précise la Cnaf. "Le gouvernement a choisi de décaler l'entrée en vigueur au 1er avril pour mettre en œuvre la réforme avec un meilleur niveau de sécurité et de fiabilité pour les allocataires", indique de son côté Julien Denormandie. Dans un communiqué, il assure que la réforme, censée permettre de "déterminer de façon plus juste le montant d'APL", n'est pas "remise en cause"


Officieusement, un mauvais timing et un défaut de méthode

Selon les informations de franceinfo, le ministre du Logement avait été mis en garde par Aurélien Taché, député LREM du Val-d'Oise et président du Conseil national de l'habitat. Après une première réunion chaotique de cette instance de consultation, l'élu francilien avait souligné auprès de Julien Denormandie le défaut de pédagogie entourant la réforme et surtout l'absence d'étude d'impact sérieuse, alors que les premiers chiffres faisaient apparaître une baisse des APL pour plus d'un million de Français. 

À Amiens, il y a quelques semaines, Emmanuel Macron avait évoqué la baisse de 5 euros des APL en 2017, reconnaissant qu'il traînait la polémique comme "un boulet". Julien Denormandie, en plein conflit social sur les retraites, a donc préféré jouer la prudence en reportant cette réforme, officiellement pour des raisons techniques.

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