L'immobilier réservé aux Corses : 53% des Français s'y opposent
Le président de la Collectivité territoriale de Corse, Paul Giacobbi, a proposé jeudi de restreindre l'accès à la propriété foncière aux insulaires.
Une petite majorité des Français souhaitent que chacun soit libre d'acquérir un bien immobilier en Corse, insulaire ou non. Selon un sondage Ifop publié dimanche 11 août dans le Journal du Dimanche (article pour abonnés), 53% d'entre eux sont opposés aux mesures de restrictions sur l'accès à la propriété foncière en Corse proposées jeudi par le président de la Collectivité territoriale de Corse, Paul Giacobbi.
Le député PRG de Haute-Corse avait indiqué vouloir "limiter l'accès à la propriété foncière en Corse pour les non-résidents", et estimé que le délai pour devenir acquéreur pourrait être fixé "à cinq ans de résidence ou se fonder sur l'attachement familial à la Corse afin de ne pas pénaliser les Corses de l'extérieur".
Une mesure "contraire au principe d'égalité"
Les 53% des sondés opposés à cette mesure, estiment que limiter l’accès à la propriété serait "contraire au principe d’égalité de tous devant la loi et au droit européen sur la propriété", explique l'hebdomadaire, tandis que 36% des personnes interrogées y sont, en revanche, "plutôt favorables" et 11%, indécis.
Sur l'île de beauté, cette idée est défendue depuis plusieurs années par les élus nationalistes. Elle trouve désormais beaucoup d'echo au sein de la majorité de gauche et même de la droite, qui y voient un moyen de casser la spirale spéculative effrénée autour de l'immobilier.
Mais ce texte se heurte à trois obstacles majeurs : l'égalité des citoyens et la garantie du droit de propriété – relevant de la Constitution française – et la liberté d'établissement – garantie par le droit européen.
Le sondage a été réalisé auprès d'un échantillon de 901 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l'échantillon a été assurée par la méthode des quotas.
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