Hausse du budget des armées : "Je préfère que l'on nourrisse la paix plutôt que la guerre", lance Fabien Roussel
"Je préfère que l'on nourrisse la paix plutôt que la guerre", a souligné le secrétaire national du Parti communiste français (PCF) Fabien Roussel ce lundi 22 mai sur France Inter, alors que les députés débattent de la hausse sans précédent du budget des armées pour les sept prochaines années (2024-2030).
413 milliards d'euros "pour intervenir dans des conflits plus qu'incertains"
L'enveloppe de 413 milliards mise sur la table par le gouvernement pour cette loi de programmation millitaire (LPM) est en nette hausse par rapport à celle adoptée sous le précédent quinquennat (295 milliards pour 2019-2025). "Investir à ce niveau-là, quand on demande des efforts aux Français, pour bâtir une armée d'intervention sur des terrains extérieurs, c'est pour nous un sujet", a estimé Fabien Roussel. "Ce budget prévoit de bâtir une armée de projection pour intervenir sur des terrains extérieurs lointains, dans des conflits plus qu'incertains", a regretté le patron des communistes.
Le patron du PCF a expliqué vouloir défendre "une armée modernisée permettant d'appréhender les nouvelles technologies, étant capable d'intervenir sur des terrains extérieurs pour protéger nos ressortissants, les rapatrier en France comme nous l'avons fait de manière excellente au Soudan". "Avoir un budget plus important permettant de nous prémunir, nous protéger des menaces, des cyberattaques, d'investir dans la recherche, dans de nouvelles technologies : oui", a-t-il plaidé, avant d'ajouter qu'il faut "permettre à nos soldats d'être mieux équipés, de pouvoir s'entraîner, d'avoir des équipements modernisés".
Je préfère qu'on investisse dans la paix que dans une course à l'armement.
Fabien RousselFrance Inter
Les communistes s'opposeront par ailleurs au projet d'un futur porte-avions, a redit Fabien Roussel. "Investir dans un porte-avions qui va coûter 10 milliards pour intervenir en Indo-Pacifique, nous préférons que cette somme-là soit investie dans nos armées", a-t-il plaidé. "Nous préférons, nous, investir dans des frégates mobiles rapides d'intervention, dans des moyens de surveillance ou de protection de nos fonds marins", a-t-il poursuivi.
Autre objectif de la LPM : renforcer et moderniser la dissuasion nucléaire de la France, avec notamment des futurs sous-marins lanceurs d'engins. "Il n'y a jamais eu autant d'argent mis dans l'arme nucléaire, sans pour autant empêcher de guerre ; en revanche le risque nucléaire n'a jamais été aussi présent", a déploré Fabien Roussel qui avait plaidé dans une tribune publiée le 16 mai dans Le Monde pour une "réévaluation de la politique de dissuasion" nucléaire.
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