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En images Grève contre la réforme des retraites : rames de métro bondées, manifestations et embouteillages monstres... Quand les grèves de 1995 paralysaient Paris

Article rédigé par Vincent Matalon
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min

Alors qu'une mobilisation massive contre la réforme des retraites est organisée jeudi, franceinfo vous propose de vous replonger dans le plus important mouvement social depuis Mai-68.

L'histoire va-t-elle se répéter, 28 ans après ? Le mouvement de grève organisé par les huit principaux syndicats français contre le projet de réforme des retraites du gouvernement, jeudi 19 janvier, ravive le souvenir de la mobilisation de 1995, qui avait paralysé les transports en commun durant trois semaines et forcé le gouvernement de l'époque à reculer.

A l'époque, l'objet de la contestation était le plan présenté le 15 novembre 1995 par Alain Juppé, Premier ministre du président Jacques Chirac élu six mois plus tôt. Au menu : une profonde réforme du système de protection sociale, qui prévoyait un renforcement du contrôle de l'Etat sur l'assurance-maladie et une augmentation des prélèvements sociaux, ainsi qu'un alignement des régimes de retraite des fonctionnaires et des entreprises publiques sur celui des salariés du privé.

La réaction a été de taille : grèves reconductibles à la SNCF et à la RATP, manifestations monstres dans toute la France... Pendant trois semaines, le pays a tourné au ralenti. La situation était particulièrement critique à Paris, où étaient organisés les principaux défilés et où les transports publics étaient au point mort, obligeant les usagers à se rendre au travail à vélo, en voiture... ou en bateau !

Comme nous l'avions fait à l'occasion des grèves de décembre 2019, nous vous proposons de vous replonger dans ces photos.

Alors âgé de 50 ans, Alain Juppé présente son plan de réformes concernant les retraites et la Sécurité sociale à l'Assemblée nationale, le 14 novembre 1995. (HALEY / SIPA)
La première réaction ne se fait pas attendre. Le 24 novembre 1995, des milliers de personnes défilent contre le projet à Paris à l'appel de sept fédérations de fonctionnaires. (WITT / SIPA)
A la gare Montparnasse, les quais sont vides : le 24 novembre 1995, les cheminots de la SNCF entament leur grève reconductible. (JOBARD / SIPA)
Un deuxième grand défilé est organisé mardi 28 novembre 1995 à l'appel de Force ouvrière. C'est également ce jour-là que des salariés d'EDF-GDF et de la RATP commencent à leur tour à se mettre en grève. (VINCENT AMALVY / AFP)
Signe de l'importance de l'évènement, Marc Blondel (FO) et Louis Viannet (CGT) se serrent la main et défilent côte à côte contre le plan Juppé. Une première depuis que la grande scission des deux centrales en 1947. (PATRICK KOVARIK / AFP)
Ce 28 novembre 1995 marque aussi l'entrée en grève des salariés d'EDF-GDF mais aussi de la RATP. Les rares métros qui circulent sont bondés. (HADJ / SIPA)
A la surface, la circulation n'est pas plus aisée. Cette jeune femme fait ainsi du stop pour tenter de rejoindre le quartier de Saint-Germain-des-Prés, le 30 novembre 1995. (MICHEL GANGNE / AFP)
Les jours passent, et la grève s'installe. Tous les jours, des embouteillages monstres compliquent l'accès et la sortie de la capitale. Comme ce 30 novembre 1995, à Bagnolet (Seine-Saint-Denis). (HADJ / SIPA)
Certaines manifestions s'accompagnent de violences ou ce casse. Le 30 novembre 1995, des étudiants de la faculté de Jussieu ont ainsi affronté les forces de l'ordre à l'issue d'un défilé. (HADJ / SIPA)
Plusieurs voitures avaient également été renversées près de la faculté de Jussieu en marge d'une manifestation d'étudiants contre le plan Juppé organisée le 30 novembre 1995. (HADJ / SIPA)
Dans les rues de Paris, les jours de grève se suivent et se ressemblent. Au milieu de voitures qui avancent pare-choc contre pare-choc, ce 1er décembre 1995, un piéton semble résigné. (HALEY / SIPA)
Afin d'aider les non-grévistes à se rendre au travail, des moyens de transport surprenants sont mis en service. Des bus et des bateaux-mouches gratuits sont ainsi mis à la disposition des usagers, comme ici, le 4 décembre 1995. (NEBINGER / SIPA)
Les conditions climatiques n'aident pas toujours les Franciliens à se déplacer. Le 5 décembre 1995, quelques chutes de neige ont ainsi compliqué la tâche des cyclistes. (MICHEL GANGNE / AFP)
Dans la rue, les manifestations continuent. Le 5 décembre 1995, des membres de la CGT et de Force ouvrière défilent ensemble contre le plan Juppé.  (CHAMUSSY / SIPA)
Le point culminant de la mobilisation est atteint le mardi 12 décembre. Partout en France, 2 millions de personnes défilent contre la réforme proposée par le gouvernement, selon les organisations syndicales. (JOBARD / SIPA)
Les autorités estiment de leur côté à 1 million le nombre de manifestants dans les rues lors du 12 décembre 1995. (JOBARD / SIPA)
Dans le cortège parisien, l'approche des fêtes nourrit l'imagination de certains manifestants, à l'image de ce militant CGT. (WITT / SIPA)
Le périphérique parisien reste saturé, le 14 décembre 1995. Ce sera la dernière fois du mouvement : le lendemain, le gouvernement annonce renoncer à la réforme des retraites. Jean Bergougnoux, patron de la SNCF, démissionne également. (HADJ / SIPA)
Alain Juppé est seul sur le perron de Matignon, ce 21 décembre 1995. Il vient d'organiser un sommet social à l'issue duquel certains syndicats continuent à appeler à la grève. Mais depuis son recul sur la question des retraites, le mouvement de grève s'essouffle. (STEVENS FREDERIC / CHESNOT / SIPA)

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