Grève à Hollywood : "On arrive à un point où les studios mettent leur saison télé en péril", pointe un scénariste
Une photo de groupe, des sourires et un DJ. Devant les studios Universal à Los Angeles, les grévistes sont fatigués, mais ils ne le montrent pas. Selon un sondage Gallup publié mercredi 30 août, 72% des Américains soutiennent leur mouvement, débuté le 1er mai pour les scénaristes, rejoints le 14 juillet par les acteurs. Le chiffre aide Andrea Thornton-Bolden et d'autres à tenir. "On est déterminés à manifester, mais c'est dur !, avoue-t-elle. Il fait très chaud ! Savoir qu'une grande partie du public trouve que l'on n'est pas assez bien rémunérés pour notre travail, ça nous donne un regain d'énergie."
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J. Holtham a travaillé sur La servante écarlate ou Jessica Jones, notamment. Il n'imaginait pas le conflit durer si longtemps. "C'est le 126e jour de grève aujourd’hui, je crois. Ça fait beaucoup ! Mais on arrive à un point où les studios mettent leur saison télé en péril". Car désormais, quasiment plus rien ne se tourne à Hollywood.
"Les studios vont devoir décider s'ils sont prêts à sacrifier une année de profits pour nous priver de 2% de leurs profits. Je ne comprends pas cette stratégie d'économies de bouts de chandelles."
J. Holtham, scénariste américainà franceinfo
J. Holtham vit sur ses économies et les droits résiduels d'anciennes séries. D'autres survivent grâce à des petits boulots. Les syndicats assistent aussi financièrement les plus en difficulté. Des stars comme Meryl Streep ou George Clooney ont fait des donations massives et les animateurs des talk-shows du soir les plus populaires ont lancé un podcast dont les revenus iront aux grévistes.
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Cheech Manohar met en garde les studios. "À cause du système que cette grève combat, les scénaristes étaient déjà sous-payés et forcés de faire attention à leurs sous ou d'avoir des petits boulots même quand ils étaient engagés sur une série. Alors pour beaucoup d'entre nous, financièrement, au final, faire grève ne change pas grand-chose".
Les négociations avec les scénaristes ont repris mi-août, sans vraiment avancer. Les acteurs, en grève depuis 50 jours, attendent toujours. Mais Justin Shaw estime que le temps joue pour eux.
"Pour l'instant, rien n'a vraiment changé à la télé. Mais dans un mois ou deux, un mec va rentrer chez lui après le boulot et réaliser qu'il n'y a plus de nouveaux épisodes de 'New York Police Judiciaire'".
Justin Shaw, acteurà franceinfo
"Alors le type va se plaindre, dire : ‘J'ai une vie pourrie, mais cette série me rend heureux. Rendez-moi ma série !’. Et là, les choses vont bouger", parie l‘acteur.
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Les professionnels demandent notamment plus d'argent aux plateformes de streaming et plus de protection face à l'intelligence artificielle. De leur côté, les producteurs viennent d'engager une nouvelle équipe d'attachés de presse pour faire passer leur message auprès du public.
Victime collatérale : le festival du film américain de Deauville débute le 1er septembre sans acteurs, privés de promo. Natalie Portman, par exemple, qui devait être honorée au festival, ne se rendra pas en Normandie.
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